Le passeport vaccinal passe le test dans les commerces
![Au Canadian Tire du boulevard Crémazie à Montréal, lundi, Manuel a reçu son lot d’insultes de clients frustrés de ne pouvoir entrer.](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2F65710063_403697add7fd72-d05f-4719-bed1-a18918f5a885_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Julien McEvoy | Journal de Montréal
Les grandes chaînes ont protesté, mais finalement, à part quelques irritants, la première journée de l’imposition du passeport vaccinal s’est bien déroulée.
Le Québec est ainsi devenu la première juridiction au monde à refuser l’entrée dans les magasins de plus de 1500 m2 aux non-vaccinés.
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Le décret gouvernemental publié dimanche soir stipule que ceux qui n’ont pas le passeport vaccinal peuvent tout de même se rendre dans une grande surface pour recevoir « un service pharmaceutique », mais ils doivent être « accompagnés d’un employé en tout temps ».
Au Walmart de la rue Jean-Talon, à Montréal, où se trouve aussi une pharmacie, on avait mis le paquet, lundi matin. Cinq employés, accompagnés de quelques membres de la direction, étaient prêts à scanner les codes QR.
La chaîne avait pourtant semé la confusion, le 13 janvier, peu après l’annonce de la mesure par Québec, en indiquant sur Twitter que « les clients n’ont pas à présenter de preuve de vaccination pour magasiner dans nos établissements ».
![Walmart avait mis le paquet, lundi, rue Jean-Talon à Montréal. Cinq employés et quelques membres de la direction vérifiaient les passeports vaccinaux.](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2F65710060_4036955f1ef489-344e-4d61-9a65-7ba77e23005c_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Pas de problème avec ça
À Québec, au magasin Walmart Lebourgneuf, la plupart des clients rencontrés acceptaient de se soumettre à cette nouvelle mesure.
« On est habitués à le présenter ailleurs. Moi, je n’ai pas de problème avec ça », partage Richard Gagnon à l’entrée du magasin, où deux employés lisaient les codes QR derrière un plexiglas.
Chez Canadian Tire, un employé à l’entrée était déjà au bout du rouleau, vers midi.
« Je me fais ch.... Les gens me prennent pour François Legault et m’insultent », lance Manuel, qui travaille sur le boulevard Crémazie, à Montréal.
Écoutez Yves Daoust, directeur de la section Argent du journal de Montréal et du Journal de Québec, sur QUB radio :
Questionné sur l’efficacité de la mesure, lundi, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a rappelé que le Québec « a besoin d’un effort collectif ».
« Faisons un sacrifice. Ce n’est pas agréable. C’est dur pour tout le monde », a-t-il aussi dit.
Quoi qu’il en soit, Manuel, lui, a commencé à scanner les passeports vaccinaux à 8 h et il avait déjà fait plus d’un malheureux en quelques heures.
« Il y en a un qui m’a montré un faux passeport vaccinal. Quand je lui ai demandé une pièce d’identité, il est parti en me criant des noms ».
Pas de files monstres
Tant à Québec qu’à Montréal, les files causées par la mesure étaient minimes. Reno Dépôt, Renaud-Bray, Canac, Home Depot, Simons : c’était un jour comme les autres... ou presque.
En tout cas, rien pour déranger les clients consultés sur place.
« Le virus va moins se promener que maintenant », croit Yan Dubois, un journalier en construction qui venait faire des achats chez Rona, en Montérégie.
– Avec Francis Halin, Diane Tremblay et Martin Lavoie
PAS DE PASSEPORT ? PAS DE SIMONS !
![Photo Francis Halin](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2F65709717_4036798ba8de82-2363-41c5-9663-117c52b98fe1_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Lundi, Charlotte Houle, qui voulait se faire rembourser des bas collants chez Simons, aux Promenades Saint-Bruno, n’a pas pu entrer dans le magasin. « Je ne suis pas vaccinée, pas parce que je suis une antivax nécessairement, mais pour la simple raison que je pense que l’on devrait être libre de le faire ou non », précise la jeune femme, qui devra envoyer son paquet par la poste pour être remboursée.
– Francis Halin
UNE GESTION DES CLIENTS COÛTEUSE
![Photo Stevens LeBlanc](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2F65710627_167292a08a18ef-8b98-4b4c-9ba7-7777db4ed820_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
La chaîne Canac (photo) estime que la mesure va coûter plus de 100 000 $ par semaine pour l’ensemble de ses 31 magasins au Québec.
Selon l’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction, près de 75 % des quincailleries n’auront pas à supporter ces coûts puisqu’elles ont moins de 1500 m2.
« Cela crée quand même une iniquité entre les propriétaires. Je trouve ça un peu ordinaire », dit Richard Darveau, président et chef de la direction de l’Association.
Il aurait souhaité que ces membres soient dispensés de cette mesure.
« Cette surveillance entraîne des coûts de 2000 $ à 3500 $ par semaine par quincaillerie », a précisé M. Darveau.
– Diane Tremblay
AUCUNE VÉRIFICATION À L’ENTRÉE DU CENTRE COMMERCIAL
![Photo Martin Lavoie](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2F65710215_167268a742ae66-cec6-4645-a880-4c46b92ce929_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Thomas Gaudreau, gérant du magasin Forever 21 de Laurier Québec, aurait préféré que la « vérification soit effectuée à l’entrée du centre commercial ». Martin Boucher, du Sports Experts de Laurier Québec, est prêt pour les grandes affluences. « S’il faut que je mette six personnes samedi pour que ce soit fluide à nos portes, on va le faire. Je ne veux pas emmerder nos clients avec ça », a-t-il dit.