Après 23 jours d’occupation à Ottawa: le party de la liberté est fini
Hugo Duchaine | Journal de Montréal
La fête est terminée devant le Parlement à Ottawa. En seulement quelques heures, les policiers ont agressivement délogé le convoi qui occupait les lieux depuis 23 jours.
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« Liberté, liberté, liberté », scandaient sans relâche les manifestants. Mais plus les policiers avançaient, plus les camionneurs désertaient en grand nombre.
« Ils avancent, on recule. On n’est pas ici pour se battre, c’est pacifique », a assuré Adel Salhi, un Québécois de 37 ans.
« On vous aime », criaient certains aux policiers. « Venez du bon côté », les a-t-on implorés. D’autres hurlaient plutôt « honte à vous ».
Police did not used gas on protesters yesterday. They have not used gas on protesters today.
— Ottawa Police (@OttawaPolice) February 19, 2022
Police arrested protesters wearing body armor, they had smoke grenades on them and miscellaneous fireworks in their bags. Additional smoke grenades and fireworks were located and seized in a vehicle on Wellington.
— Ottawa Police (@OttawaPolice) February 19, 2022
Les camions toujours sur place ont vu leurs fenêtres fracassées. Les campements ont été démantelés, ainsi que la scène. Fini les concerts devant le parlement.
Les assiégeants ont été complètement délogés de la rue Wellington, qui longe le parlement, une première depuis le début de la crise.
Après leur départ, un large périmètre a été érigé à l’aide de grandes barrières par les forces de l’ordre pour les empêcher d’y retourner.
Les gens se font repousser sur O’Connor, vers Sparks. Il y a de la résistance. pic.twitter.com/oOXUfo70e2
— Antoine Lacroix (@ALacroixJDM) February 19, 2022
— Antoine Lacroix (@ALacroixJDM) February 19, 2022
vous risquez d'être inculpé et de devoir payer une amende pouvant aller jusqu'à 5 000 dollars, voire de passer jusqu'à cinq ans en prison.
— Ottawa Police (@OttawaPolice) February 19, 2022
Les enfants seront amenés en lieu sûr.#ottnouvelle https://t.co/jkaea2jXmu
En début de soirée, la police d’Ottawa a déclaré avoir déployé des « armes à impact de moyenne portée (ARWEN) pour arrêter les actions violentes des manifestants ». Non létales, ces armes tirent des balles en caoutchouc.
Armes saisies
De plus, des enquêtes ont été lancées en lien avec la possession d’armes chez certains manifestants, a indiqué samedi en point de presse le chef intérimaire, Steve Bell. Aucun chiffre n’a été donné et la nature des armes saisies n’a pas été dévoilée.
« Si vous êtes impliqués dans cette manifestation, nous allons activement vous identifier et faire des suivis menant à des sanctions financières et des accusations criminelles », a-t-il lancé sans détour.
MANIFESTANTS: Vous devez partir. Vous devez cesser toute activité illégale et retirer immédiatement votre véhicule et/ou vos biens de tous les sites de protestation illégaux. Toute personne se trouvant sur le site d'une manifestation illégale peut être arrêtée. pic.twitter.com/BQ4woGt7tU
— Ottawa Police (@OttawaPolice) February 19, 2022
Compte tenu de votre comportement, nous ajustons notre équipement pour inclure des casques et des matraques pour notre sécurité. (2/2)
— Ottawa Police (@OttawaPolice) February 19, 2022
Malgré la forte présence policière, des parents ont à nouveau amené leur enfant, samedi, s’exposant à des amendes salées.
Et en dépit des revers, les manifestants étaient nombreux à jurer que ce n’était pas la fin et qu’ils reviendraient.
En fin de soirée, seule une poignée d’entre eux festoyait dans les rues d’Ottawa, bière et joint à la main et sous haute surveillance.
Les résidents du centre-ville, eux, étaient ravis de l’avancée policière. Ils n’en pouvaient plus du bruit et de la présence des camions. Des dizaines de commerces sont aussi fermés depuis plusieurs jours en raison de l’occupation.
– Avec Antoine Lacroix, Anne-Sophie Poiré, Guillaume St-Pierre, Anne Caroline Desplanques et Raphaël Pirro
◆ La police d’Ottawa indique avoir remorqué 53 véhicules et arrêté 170 personnes.