Pierre Poilievre élu chef du Parti conservateur du Canada

OTTAWA | Pierre Poilievre est le nouveau chef du Parti conservateur du Canada. Il a remporté une victoire écrasante dès le premier tour de scrutin, faisant mordre la poussière à son rival, Jean Charest.

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Fort de 68 % des votes contre 16 % pour l’ex-premier ministre du Québec, Pierre Poilievre est monté sur la scène du Centre Shaw à Ottawa, alors que la foule euphorique scandait « Freedom! Freedom! », le cri de ralliement de sa campagne.

« Nous vous redonnerons le contrôle de votre argent et de votre vie », a-t-il lancé dans un discours de victoire qui se voulait unificateur après une course hargneuse et diviseuse.

Alors que M. Charest prônait un retour vers le centre, le nouveau chef conservateur a fait campagne nettement à droite, s’affichant en faveur du convoi de la « liberté » et anti-mesures sanitaires, antiélitiste et pour un gouvernement minimal.

« Les Canadiens n’ont pas besoin d’un gouvernement qui gère leur vie, ils ont besoin d’un gouvernement capable de gérer un bureau de passeport », a-t-il lancé samedi soir.

Son message a clairement fait mouche, à en juger par le raz-de-marée qui s’est exprimé dans les urnes. 

En comparaison, il avait fallu trois tours au précédent chef, Erin O’Toole, pour remporter la victoire en 2020 et 13 à son prédécesseur, Andrew Sheer, en 2017.

Un Parti gonflé à bloc

« Il a le mandat le plus fort de tous les chefs conservateurs modernes et le parti le plus uni », souligne le stratège conservateur Rodolphe Husny.

Le député québécois Joël Godin, de Portneuf–Jacques Cartier, a cependant indiqué au Journal espérer que le nouveau chef réajustera son discours pour être « inclusif » avec les progressistes conservateurs comme lui qui ont appuyé la campagne de M. Charest.

L’équipe Poilievre affirme avoir attiré près de 312 000 nouveaux membres dans le parti, soit plus que le nombre total de ceux qui avaient voté aux deux précédentes courses.

Au total, 678 708 personnes étaient appelées à voter.

En plus de gagner plus de membres que jamais, le parti a constitué une importante cagnotte : l’équipe Poilievre a récolté 6,8 millions $, contre 2,7 millions pour l’équipe Charest, selon Élections Canada.

Comme Une rockstar

Pendant sa campagne, Pierre Poilievre a attiré des centaines, parfois même des milliers, de partisans lors de près de 80 rassemblements qui avaient parfois l’allure de spectacles rock. 

D’après son équipe, en six mois, 93 000 personnes y auraient participé d’un bout à l’autre du pays.

Pour Rodolphe Husny, c’est le signe qu’il y a partout au pays une soif de changement que M. Poilievre est capable de capter et de mobiliser.

« Les libéraux devraient s’inquiéter », prévient-il.

Et c’est le cas, même au Québec, où le nouveau chef conservateur a raflé presque toutes les circonscriptions.

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Message pour le Québec

« Nous redonnerons espoir aux Québécois, au lieu d’être contrôlés par un gouvernement centralisatrice et woke à Ottawa », a-t-il lancé en français à l’intention des électeurs du Québec samedi soir.

Aux Québécois, il promet notamment d’appuyer GNL Québec, qui veut exporter du gaz naturel liquéfié vers l’Europe. Le gouvernement Legault a pourtant rejeté le projet d’usine de liquéfaction de gaz naturel de l’entreprise à Saguenay, l’an dernier.

Mais M. Poilievre se veut le candidat « des chèques de paie » et voit l’exportation des hydrocarbures comme un moyen de les multiplier. 

Qui est Pierre Poilievre ? 

• 43 ans
• Né à Calgary d’une mère adolescente qui l’a placé en adoption
• Adopté par une famille d’enseignants francophones de Saskatchewan
• Père de deux enfants
• Élu pour la première fois en 2004, à 25 ans 
• Député fédéral de la circonscription de Carleton, en banlieue d’Ottawa
• Ministre d’État des Institutions démocratiques de 2013 à 2015, sous Stephen Harper
• Ministre des Ressources humaines et du Développement social en 2015