Le pari de Vladimir Poutine

Le président russe, Vladimir Poutine, mène actuellement une guerre d’usure avec comme objectif que l’enlisement du conflit nuise à l’Ukraine et profite à la Russie.

C’est l’avis émis par le membre associé de la Chaire Raoul-Dandurand, Guillaume Lavoie, en entrevue à LCN.

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«On est vraiment dans une guerre qui, malgré tous les déploiements que l’on voyait au début du conflit, est maintenant presque une guerre de tranchées, une guerre de positions. On revient, et c’est très curieux, à une guerre qui a des allures de la Première Guerre mondiale en ayant deux camps qui se pilonnent de part et d’autre, mais qui vraiment ont des positions bien campées», explique-t-il.

Alors que d’un côté, les forces ukrainiennes tentent de regagner du territoire, l’armée russe a un tout autre objectif : celui de laisser le temps s’écouler.

«Il y a 140 millions de personnes en Russie et il y en a 40 millions en Ukraine. Alors, on se dit à chaque fois qu’un soldat ukrainien meurt, il est plus difficile à remplacer que du côté russe», souligne Guillaume Lavoie.

Le Congrès américain a dû repousser une aide d’environ 60 milliards de dollars destinée à l’Ukraine qui aurait permis à la résistance d’obtenir une importante quantité d’armes, de munitions et de machinerie.

«Tout retard dans l’approvisionnement de l’Ukraine de la part des Américains, bien sûr, mais aussi des Européens, ça veut dire un affaiblissement de la lutte ou la capacité de l’Ukraine de continuer la lutte», soutient M. Lavoie.

Selon ce dernier, la coalition de pays soutenant l’Ukraine devra se regarder dans le miroir et décider si elle ira jusqu’au bout de son aide.

«Le pari de Vladimir Poutine, c’est que les démocraties, que ce soit en fonction des prochaines élections américaines, que ce soit qu’il y ait un certain réflexe isolationniste et de retour vers l’intérieur en Europe, ces gens-là vont se tanner et se fatiguer et là il sera le temps de revenir de l’avant», mentionne le membre associé de la chaire Raoul-Dandurand.

«Vladimir Poutine joue le temps et l’attrition chez les Ukrainiens de leurs munitions, de leurs soldats, de leurs alliances et éventuellement de leur volonté, surtout la volonté des Occidentaux de poursuivre le conflit», ajoute-t-il.

Surtout que pendant ce temps, la Russie a mis les bouchées doubles pour produire des armes et des munitions afin de regarnir son arsenal de guerre.

«Pendant qu’on hésite du côté de l’Ouest, la Russie, chaque jour, produit davantage, regarnit ses réserves et même si leurs pertes sont très importantes, ils ont des réserves de chars d’assaut quand même très importantes», clame Guillaume Lavoie.

Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.