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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Le nouveau ministre Drainville attendu de pied ferme à l’Éducation

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Daphnée Dion-Viens | Journal de Québec

2022-10-20T22:41:38Z
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Le nouveau ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, est attendu de pied ferme dans le réseau scolaire où il doit d’abord s’attaquer à la pénurie de personnel, affirment plusieurs acteurs du réseau. Les attentes sont immenses, alors que le nouveau gouvernement Legault devra démontrer, au-delà des mots, comment il entend vraiment faire de l’éducation «la priorité des priorités».  

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La tâche sera «colossale», puisque la campagne électorale a plutôt été une «occasion manquée» à ce chapitre, affirme d’entrée de jeu la Confédération des syndicats nationaux (CSN). 

La Coalition avenir Québec «ne nous a pas parlé vraiment d’éducation pendant la campagne», alors le nouveau ministre Drainville a maintenant la «responsabilité» de reconnaître qu’il s’agissait d’un «faux pas» et de poser des gestes concrets, ajoute de son côté Josée Scalabrini, présidente la Fédération des syndicats de l’enseignement. 

L’ex-animateur de radio, «qui a souvent été très critique au niveau de l’éducation», devra d’abord se mettre en mode écoute, ajoute-t-elle. «J’ose espérer qu’il va prendre la juste mesure de ce qu’on vit en éducation au Québec, de la grande détresse qui se vit auprès des enseignants et des enseignantes et qu’on va prendre le temps de chercher des solutions ensemble», a-t-elle ajouté. 

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Le son de cloche est le même à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), où on tend aussi la main au nouveau venu. «On connaît M. Drainville, l’animateur de radio, on ne connaît pas M. Drainville, le ministre de l’Éducation», lance son président, Éric Gingras. Sa grande priorité devrait être de trouver des solutions à la pénurie qui touche tout le personnel scolaire, ajoute-t-il. 

Le renouvellement des conventions collectives des enseignants, dont le processus s’amorcera au cours des prochains jours, sera «l’occasion de nous montrer de façon très très concrète toute la valeur qu’il accorde à l’éducation», ajoute Mélanie Hubert, présidente de la Fédération autonome de l’enseignement. 

Du côté des directions d’école, on se réjouit d’avoir un interlocuteur d’expérience qui a déjà siégé au Conseil des ministres. M. Drainville a notamment été le défenseur de la controversée Charte des valeurs québécoises sous le gouvernement péquiste de Pauline Marois.  

«Pour nous, l’important c’est d’abord d’avoir quelqu’un qui sera à l’écoute des gens du terrain et qui n’aura pas peur de prendre des décisions pour la réussite des élèves, même si ça pourrait déplaire à certains», affirme Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement, qui souligne que le ministère est «une grosse machine à faire bouger». 

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À la Fédération des comités de parents du Québec, on espère aussi que le nouveau ministre s’attaquera en priorité à la pénurie de personnel, qui nuit à la qualité des services éducatifs aux élèves, rappelle son président, Kévin Roy. 

Cégeps et universités

À l’Enseignement supérieur, le premier ministre, François Legault, a choisi de nommer une titulaire qui est aussi issue du milieu des communications, l’ancienne journaliste et relationniste Pascale Déry. 

Pascale Déry
Pascale Déry Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUÉBEC

Sa nomination surprise a d’abord été accueillie avec soulagement dans le réseau collégial et universitaire, où l’on souhaitait avant tout conserver un élu dédié exclusivement à l’Enseignement supérieur, après le passage plutôt effacé de l’ex-ministre Danielle McCann qui a fait l’objet de plusieurs critiques. 

«Il y a vraiment un leadership à prendre, la place étant pratiquement vide depuis plusieurs mois déjà», affirme Éric Gingras, de la CSQ. 

Le passage de Mme Déry à l’Institut économique de Montréal pendant trois ans a toutefois fait «sourciller» Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec. 

«Ce qu’on craint, c’est un arrimage entre l’Enseignement supérieur et les besoins exclusifs du marché du travail. Il faut plutôt (que la nouvelle ministre) ait une vision humaniste, citoyenne, des institutions d’enseignement supérieur», affirme-t-elle. 

Du côté des associations qui représentent les étudiants des cégeps et universités, on espère que Mme Déry saura porter une oreille attentive aux besoins des jeunes, notamment en matière de logement, de précarité financière et de lutte aux violences sexuelles. 

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