Le musée Grévin de Montréal fait faillite
Criblé de dettes, le musée ne disposait plus que de 240 000$ dans un compte de la Banque Nationale
![Photo portrait de Martin Jolicoeur](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2FMartin_Jolicoeur3abbedfe-de7e-4efd-b018-2977d8a94218_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Martin Jolicoeur
Presque deux ans après avoir définitivement fermé ses portes, au plus fort de la pandémie, le musée Grévin de Montréal vient de déclarer officiellement faillite, a appris Le Journal.
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Propriété exclusive de La Compagnie des Alpes, en France, Musée Grévin Montréal ferme les livres sur son aventure canadienne avec des dettes de 12,1 millions de dollars, selon les documents déposés au Surintendant des faillites.
En date du 10 mai, l’exploitant du musée situé au centre-ville de Montréal, faisait face à des créances de 12,4M$. En contrepartie, Grévin Montréal ne disposait, à titre d'actifs, que de 241 835$, en liquides, reposant dans un compte de la Banque Nationale du Canada.
Selon Marino Delacas, le syndic au dossier, le seul créancier dans cette affaire est la Compagnie des Alpes (CDA) qui souhaite ainsi pouvoir réclamer sa perte aux autorités fiscales. Cette importante entreprise, fondée en 1989 par la Caisse des dépôts et consignations en France, est aujourd’hui cotée à la Bourse de Paris.
En l’absence d’autres créanciers, c’est donc essentiellement à la maison-mère [Compagnie des Alpes] qu’incombera la responsabilité d’essuyer l’ensemble des pertes de 12,1M$ du musée montréalais. Au 30 septembre dernier, la Caisse des dépôts demeurait l’actionnaire principal de la Compagnie des Alpes, avec 42,16% des actions.
Un succès mitigé
Le musée Grévin de Montréal a ouvert ses portes en avril 2013, avec un peu plus de 120 statues de cires, dont celles de nombreuses vedettes locales. Parmi elles se trouvaient, entre autres, celles de Dominique Michel, Jean Béliveau, Julie Snyder, Céline Dion et Justin Trudeau.
Malgré sa forte notoriété, le musée qui s’était installé étrangement au cinquième et dernier étage du Centre Eaton, un centre commercial appartenant à Ivanhoé Cambridge, n’aura jamais véritablement réussi à trouver son public, au Québec.
La pandémie de Covid-19 et les mesures sanitaires imposées alors par le gouvernement du Québec auront finalement eu raison de son existence. Après 50 semaines de fermeture forcée, la direction annonce qu’elle plie bagage le 16 septembre 2021.
Et les statues?
Qu’est-il advenu des statues de cire depuis la fermeture du musée? Certains artistes, comme Ricardo, ont souhaité récupérer leur effigie, mais la plupart de ces dernières furent envoyées dans des musées.
Aux dernières nouvelles, 39 statues de Québécois connus à l’étranger et autres de vedettes internationales devaient être acquises par le musée Grévin à Paris. D’autres ont été confiés à différentes institutions muséales et centres culturels. Par exemple, le Musée de la civilisation, à Québec, aurait récupéré dix personnages, dont René Lévesque, Robert Charlebois, Mado Lamothe, Ginette Reno et Chantal Petitclerc.
D’autres personnages, par contre, connurent un sort plus modeste. C’est ainsi par exemple que la statue de la patineuse Joannie Rochette est aujourd’hui exposée à l’aréna de Berthierville et que celle de Maurice Richard a récemment été confiée à l’aréna Ahuntsic.
– Avec la collaboration de Nicolas Brasseur, du Bureau d'enquête.
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