Le monde se prépare à un deuxième Noël assombri par la pandémie
AFP
Des milliards de personnes dans le monde fêtent vendredi un Noël assombri par la COVID-19 et l'explosion des cas liés au variant Omicron qui entraînent de nombreuses restrictions à l'heure des réunions de famille.
À Bethléem, ville palestinienne de Cisjordanie occupée, plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées, malgré le froid et le ciel couvert, sur la place de la Mangeoire pour suivre une parade de scouts palestiniens, bérets à pompons sur la tête.
«C'est tellement différent des autres années, quand c'était bondé», souligne Kristel Elayyan, venue de Jérusalem. "Oh mon dieu, un étranger!, se dit-on dorénavant quand on en croise un», sourit cette Néerlandaise mariée à un Palestinien.
Le son des tambours et des cornemuses apportait un peu de gaieté à cette place qui jouxte la basilique de la Nativité, lieu de naissance de Jésus selon la tradition chrétienne.
Comme en 2020, la messe de minuit y sera réservée à un petit cercle de fidèles, sur invitation seulement. Elle doit être célébrée par l’administrateur apostolique du patriarcat latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa.
Au Vatican, la traditionnelle messe de Noël sera présidée par le pape François à 19h30 (18h30 GMT) dans la basilique Saint-Pierre de Rome, avant, le lendemain, la huitième bénédiction Urbi et Orbi du souverain pontife argentin depuis la Place Saint-Pierre.
Ailleurs, la flambée des infections à la COVID-19 jette un froid sur les projets festifs. Les rassemblements seront généralement plus aisés que l'an dernier, même si les Pays-Bas sont confinés, que Broadway a annulé les spectacles de Noël et que l'Espagne et la Grèce ont réintroduit le masque obligatoire à l'extérieur.
Le Royaume-Uni, confronté à une propagation fulgurante du variant Omicron, a enregistré vendredi plus de 122 000 cas de COVID-19 supplémentaires, un nouveau record depuis le début de la pandémie.
Le premier ministre Boris Johnson a déclaré que le meilleur cadeau de Noël était de se faire administrer une dose de vaccin «qu'il s'agisse de votre première ou de votre deuxième, ou de votre rappel».
Les compagnies aériennes ont dû annuler plus de 2000 vols dans le monde, dont près d'un quart aux États-Unis, notamment face au variant Omicron de la COVID-19 qui vient perturber les voyages pendant les fêtes.
Des millions d'Américains s'apprêtent malgré tout à traverser leur pays, bien que la vague d'Omicron dépasse déjà le pic du variant Delta, avec 171 000 cas quotidiens en moyenne sur sept jours, et que les hôpitaux manquent de lits.
Le président Joe Biden s’est rendu dans un hôpital de Washington avec son épouse Jill Biden, cette dernière perpétuant la tradition qui veut que, chaque fin d’année, la première dame rende visite à des enfants hospitalisés.
Le couple présidentiel a admiré des lanternes confectionnées par de jeunes patients, et leur a glissé quelques anecdotes à propos de Commander, un berger allemand dont la toute récente arrivée à la Maison-Blanche a fait le bonheur des réseaux sociaux.
«Fragment d'espoir»
La plupart des Australiens peuvent de nouveau voyager à l'intérieur du pays, pour la première fois depuis le début de la pandémie, renforçant l'esprit de Noël dans un pays qui connaît pourtant un nombre record de contaminations.
L'archevêque catholique de Sydney, Anthony Fisher, a salué dans son message de Noël les «scènes émouvantes de gens se retrouvant dans les aéroports après des mois de séparation».
En France, le nombre de tests réalisés par les Français voulant retrouver leurs proches pour Noël a atteint un record de plus de 6,2 millions pour la semaine dernière. Et un autre record franchi, avec 91 608 cas confirmés jeudi.
La pandémie a fait au moins 5 385 564 morts dans le monde depuis fin 2019, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles vendredi.
Elle a encore accéléré dans presque toutes les régions du monde lors de la semaine écoulée, à l'exception du Moyen-Orient et de l'Asie, selon les bases de données de l'AFP.
Le Maroc a prolongé jusqu'à fin janvier la fermeture de ses frontières aériennes, en vigueur depuis le 29 novembre.
Mais les fermetures de frontières et les restrictions n'empêcheront pas un fameux traîneau tiré par des rennes de parcourir le globe.
C'est ce qu'a assuré le ministre des Transports à Ottawa, donnant un feu vert à l'équipage, même à Rudolph dont «le nez brillait de mille feux (mais) s'est assuré qu'il n'avait aucun symptôme de COVID-19 avant de décoller».
Même prévenance côté Australien: «nos contrôleurs aériens guideront le père Noël en toute sécurité dans l'espace aérien australien», a déclaré l'Autorité de sécurité aérienne.
«Il est autorisé à voler à 500 pieds pour pouvoir frôler les toits et livrer ses cadeaux rapidement et discrètement».
Au Brésil, un père Noël noir arrivé en hélicoptère a distribué des colis alimentaires aux habitants de la favela de Penha, à Rio de Janeiro.
«Les enfants me regardent, sourient, jouent, parlent. Ils se sentent représentés en voyant un père Noël noir», a déclaré Leonardo Pereira da Silva, 30 ans, habitant de la favela et membre de l'ONG Central unicas das favelas (CUFA).