Le monarque classé espèce en danger à cause des changements climatiques
Jean-Michel Clermont-Goulet
Les changements climatiques pourraient venir à bout du monarque migrateur, ce papillon capable de parcourir plus de 4000 kilomètres chaque année, puisqu'il vient d’être ajouté à la liste rouge des espèces en danger, notamment en raison de la destruction de son habitat.
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C’est ce qu’a annoncé ce jeudi l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), dont la liste rouge compte dorénavant plus de 147 500 espèces, dont quelque 41 459 menacées d’extinction.
Selon l'organisation basée en Suisse, la population de ce majestueux papillon, reconnu pour ses migrations depuis le Mexique et la Californie vers les aires de reproduction estivales aux États-Unis et au Canada, aurait diminué entre 22% et 72% dans la dernière décennie.
Les changements climatiques ont eu «un impact significatif» sur le monarque migrateur et constituent une menace croissante, peut-on lire dans un communiqué officiel.
La population occidentale est la plus menacée, avec une diminution d’environ 99,9%, de 10 millions de papillons dans les années 80 à 1914 individus en 2021, rapporte l’UICN. Quant à la population orientale, elle a également diminué de 84% entre 1996 et 2014.
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La sécheresse limiterait la croissance de l’asclépiade, une plante hôte de laquelle les larves du papillon monarque se nourrissent, et augmente la fréquence des incendies de forêt, alors que les températures extrêmes déclenchent «des migrations précoces», en plus d’épisodes météorologiques sévères tuant par millions les monarques migrateurs.
L’exploitation forestière et la déforestation y sont aussi pour quelque chose. Une grande partie des zones d’hivernage des papillons au Mexique et en Californie ont d’ailleurs été détruites pour faire place à l’agriculture et au développement urbain, en plus des pesticides et herbicides qui tuent l’asclépiade.
− Avec les informations de l'AFP