Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles

Le milieu funéraire se sent oublié

Partager

Jean-François Tremblay - TVA Nouvelles

2021-05-20T20:22:47Z
Partager

Le plan de déconfinement de Québec a créé de la déception jeudi dans le milieu funéraire du Saguenay-Lac-Saint-Jean et auprès des familles endeuillées.

Jacques Gauthier, qui a perdu son père âgé de 101 ans, Pierre-Eugène Gauthier, la semaine dernière, ne comprend pas le plan du gouvernement.

«Je ne crois pas qu'à 101 ans, tu mérites ça. Papa ne méritait pas de ne pas avoir de gens qui ne lui ont pas dit salut. C'est triste. Papa était un bon homme. Il a eu une grande vie. Il a été bien aimé, mais personne n'a pu venir le voir.»

Le déconfinement fixe une limite à 25 personnes maximum, les mêmes 25 personnes en zone rouge et orange au salon et lors des funérailles. Ça grimpe à 50 en zone jaune et verte.

Des directions de salons funéraires sont mêmes choquées que des rassemblements plus importants soient bientôt permis dans d'autres secteurs.

«Il y a les salles de spectacle à 150. Les arénas, 2500, mais nous, à 25. Nous sommes un service essentiel»,a rappellé avec vigueur la directrice-générale de la Résidence funéraire du Saguenay, Brigitte Deschênes.

Ce secteur espérait que l'annonce de mardi permettrait d'augmenter le nombre de personnes. Ça ne s’est pas produit.

Publicité

«J'ai été très déçu que ce milieu-là soit complètement oublié, affirme Jacques Gauthier. La fin de vie à 25, ce n'est pas correct. Je ne comprends pas. 2500 pour les festivals. Il va se prendre de la boisson et on ne se ferait pas de cachettes, les gens vont se coller. Dans les cérémonies religieuses, les gens sont sobres. C'est pour donner un dernier hommage. On n'est pas là pour fêter. C'est triste.»

Brigitte Deschênes a le sentiment que son milieu est incompris. « On nous a oublié. Malgré les efforts de prendre contact avec la Santé publique, les décisions sont prises sans connaissance de notre réalité.»

Les salons réclament 100 personnes aux funérailles et le retour de la rotation des personnes au salon.

«Je côtoie la peine depuis 45 ans, mais là je côtoie la détresse, ajoute la directrice-générale. Les gens se sentent isolés. Ça ajoute à la peine. On ne peut revivre ça. On ne peut pas reprendre ça.»

Jacques Gauthier s’explique mal comment la situation de proches affectés par la disparition d’un être cher ne soit pas davantage prise en considération. «On ne tient pas compte de l'amour et des relations. L'ordre de priorité est seulement basé sur l'économie. L'économie c'est bien beau mais le cœur c'est encore plus beau.»

Publicité
Publicité

Sur le même sujet