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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Le Mexique prépare une «réponse intégrale» aux droits de douane imposés par Trump, selon la présidente

MEGA/WENN
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AFP

27 mars à 10h09
27 mars à 10h35
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Le Mexique, premier partenaire commercial des États-Unis, cherche un «traitement préférentiel» face aux droits de douane supplémentaires de 25% sur l'automobile annoncés par le président américain Donald Trump, a annoncé jeudi son gouvernement.

• À lire aussi: En pleine guerre commerciale, Walmart annonce 6 G$ d’investissements au Mexique

Mexico prépare aussi pour «le 3 avril» sa «réponse intégrale» à la guerre commerciale lancée par M. Trump, a insisté la présidente de gauche du Mexique, Claudia Sheinbaum.

«Si nous allons vers un système de droits de douane aussi élevés, ce que nous devons chercher, c'est un traitement préférentiel pour le Mexique», a déclaré à la presse le secrétaire (ministre) mexicain de l'Économie, Marcelo Ebrard, en duplex depuis Washington.

Il s'agit de «protéger nos emplois et l'activité économique du Mexique», a ajouté M. Ebrard, envoyé à Washington pour tenter de négocier avec l'administration américaine.

«Nous exportons pratiquement trois millions de véhicules (par an) aux États-Unis. Nous fournissons 40% de toutes les pièces détachées utilisées aux États-Unis», a-t-il rappelé.

Le Mexique est le premier partenaire commercial mondial des États-Unis, destination de 80% de ses exportations.

Le Mexique compte sur son territoire 37 usines automobiles, dont celles d'Audi, de BMW, Ford, Hyundai, Honda, Mazda, Nissan, Stellantis, Toyota, Volkswagen..., d'après l'Association mexicaine de l'industrie automobile (AMIA).

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Le pays est le cinquième exportateur mondial de véhicules légers, le quatrième exportateur de pièces détachées, et à ce titre le premier fournisseur des États-Unis, d'après l'AMIA.

• Sur le même sujet, écoutez cet épisode balado tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Au total, «32% des exportations manufacturées sont des produits liés à l'industrie automobile» pour près d'un million d'emplois (industrie automobile, pièces détachées, remorques), selon l'AMIA

«Le 3 avril, nous donnerons une réponse intégrale sur ce que va faire le Mexique face à cette situation», a souligné Mme Sheinbaum.

Cette réponse comprendra les droits de douane de 25% déjà annoncés par l'administration Trump (acier, aluminium, automobiles), ainsi que les "droits de douane réciproques" que le président Trump doit encore détailler le 2 avril, a-t-elle précisé.

«Cela ne veut pas dire que l'on ferme la porte au travail avec les États-Unis», a-t-elle poursuivi, fidèle à sa politique face à M. Trump faite de fermeté et d'appel au dialogue.

«Il y a toujours des espaces pour la discussion, la collaboration, la négociation», a-t-elle insisté.

La présidente a rappelé qu'il ne devrait pas y avait de droits de douane au sein du traité de libre-échange qui lie le Canada, les États-Unis et le Mexique.

Le Mexique pourrait entrer en récession avec les droits de douane de M. Trump sur l'automobile, d'après plusieurs experts.

Comme souvent ces dernières semaines, la présidente a profité de sa conférence de presse pour annoncer un nouvel investissement record d'une société étrangère au Mexique, signe de la confiance placée dans le pays selon son gouvernement.

Cette fois, c'est le géant américain de la grande distribution Walmart qui a annoncé plus de 6 milliards $ d'investissements en 2025, créant environ 5500 emplois directs, d'après Ignacio Caride, président de Walmart au Mexique.

Saluées par la présidente Sheinbaum, les annonces d'investissements étrangers se sont multipliées ces dernières semaines au Mexique, face à la guerre commerciale lancée par M. Trump (un milliard de dollar pour Netflix, deux milliards pour la banque espagnole Santander, 3,4 milliards pour le géant argentin du commerce en ligne Mercado Libre...).

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