Les États-Unis «ont raison» de dire que l'Europe doit faire plus sur la défense

AFP
«Les Américains ont raison» lorsqu'ils affirment que l'Europe n'investit pas assez dans sa défense, a estimé mercredi le ministre britannique de la Défense John Healey, après la révélation de propos très critiques de responsables de l'administration Trump.
«Les Américains ont absolument raison de dire qu'en matière de dépenses de défense, de sécurité européenne, de soutien à l'Ukraine, les nations européennes peuvent et vont faire plus, et le Royaume-Uni montre la voie», a déclaré John Healey sur Times radio.
Il était interrogé sur les déclarations du vice-président américain JD Vance et du ministre de la Défense Pete Hegseth révélées par une faille de sécurité lors d'un échange sur la messagerie cryptée Signal.
L'échange concernait les attaques américaines contre les rebelles houthis au Yémen.
«Si tu penses qu'il faut le faire, allons-y. C'est juste que je déteste venir au secours des Européens encore une fois», écrit JD Vance à Pete Hegseth.
«Je suis complètement d'accord, je déteste le comportement de profiteurs des Européens. C'est PATHÉTIQUE», lui répond le ministre.
Le ministre de la Défense britannique a mis en avant la hausse annoncée du budget britannique de la défense à 2,5% du PIB d'ici 2027 ainsi que les efforts de la France et du Royaume-Uni pour mettre en place une «coalition des volontaires» afin de garantir la pérennité d'un futur cessez-le-feu entre l'Ukraine et la Russie.
«Nous répondons au défi lancé par les Américains aux nations européennes de faire plus pour soutenir l'Ukraine», a insisté John Healey.
«Et nous répondons aux demandes des Ukrainiens qui disent: ‘’Dans le cadre d'un cessez-le-feu, quelles garanties de sécurité avons-nous que la Russie ne nous ré-envahisse pas?’’» a-t-il ajouté.
Un nouveau sommet des pays de la «coalition des volontaires» se réunit jeudi à Paris.
Mais la Russie s'est d'ores et déjà opposée à toute présence militaire européenne en Ukraine, et le président russe Vladimir Poutine a réclamé l'arrêt du soutien militaire occidental à Kiev comme condition de l'arrêt des combats.
L'envoyé spécial du président Trump Steve Witkoff a lui jugé que ce projet de coalition était une «posture».
John Healey a salué l'accord annoncé mardi par les États-Unis pour un cessez-le-feu en mer Noire entre Russes et Ukrainiens, affirmant espérer qu'il soit «précurseur d'un cessez-le-feu plus large et à plus long terme».