Mont-Royal: le maire réussit à faire pousser un «melon de Montréal»
Maxime Auger
Le maire de la ville de Mont-Royal a réussi à faire pousser un «melon de Montréal» à partir de vieilles semences, ressuscitant ainsi un fruit qui était très populaire à une certaine époque avant que sa culture soit abandonnée.
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Les terres sur lesquelles est construite la municipalité de Mont-Royal étaient auparavant agricoles, et on y faisait notamment pousser un melon reconnu mondialement.
Depuis quelques années, différentes initiatives ont été créées pour tenter de faire revivre le melon de Montréal, et le maire Philippe Roy a décidé de se prêter au jeu cette année.
«De nulle part, un ami qui habite Mont-Royal m’appelle et me dit qu’il a des semences du melon de Montréal. Je crois que nous sommes sept résidents à avoir mis ça dans nos potagers», a expliqué M. Roy, qui dit être un jardinier amateur.
Mais la culture de ce fruit n’a pas été de tout repos et a été plus difficile qu’anticipée. «On a un problème d’écureuils, et clairement les écureuils adorent les melons, a poursuivi le maire, un brin amusé. J’ai été très chanceux, sur mes deux plants, j’ai un melon qui a clairement poussé. Il ressemble en plus petit à ce qu’on a dans nos photos d’archives».
Pour ce qui est du goût, le maire est resté perplexe. «La dégustation a été moyenne. Je ne sais pas si on l’a pris trop tard ou trop tôt. Je ne suis pas trop un expert, tu ne sais pas c’est quand le bon moment pour la récolte. Disons que ça n’a pas été un succès», s’est exclamé M. Roy, sourire en coin.
Un retour à prévoir?
Ceux qui souhaitent que le melon de Montréal revienne dans ses terres d’origine devront s’armer de patience.
«Ça ne sera pas un plan de la Ville, mais peut-être que la Ville peut aider. Je suis en communication avec la personne qui avait les semences, pour voir comment on peut en obtenir l’année prochaine et tenter d’encourager encore plus de résidents à essayer», a mentionné le maire.
La municipalité serait peut-être même prête à offrir des conseils sur la meilleure façon de les faire pousser et de les protéger, selon Philippe Roy.
Mont-Royal: l’agriculture urbaine en voie d’être plus accessible
La Ville de Mont-Royal cherche à revenir à ses origines en préparant une mise à jour de sa politique d’agriculture urbaine.
Au début de l’été, notant l’intérêt grandissant de ses citoyens envers l’agriculture urbaine, la municipalité a lancé une consultation publique virtuelle pour voir comment ses politiques existantes pourraient être améliorées.
«Ça fait longtemps que c’est une préoccupation chez nous. On voit que dans certains arrondissements à Montréal et dans d’autres villes au Québec, il y a eu des initiatives intéressantes qui ont été prises. Alors, profitant de la pandémie, on s’est dit que c’est un moment parfait pour sonder le terrain», a expliqué le maire de Mont-Royal, Philippe Roy.
Plus de 90 % des 230 répondants disaient souhaiter que la Ville en fasse plus en matière d’agriculture urbaine. Le maire aimerait présenter une politique concrète d’ici la fin de l’année.
Plusieurs possibilités
Plusieurs options sont envisagées. Déjà équipée de plates-bandes de fines herbes et d’un jardin communautaire, la Ville de Mont-Royal pourrait offrir plus d’espace du genre pour la culture sur les terrains de la municipalité.
«Présentement, notre réglementation interdit de faire un potager en façade de la maison. Cet été, certains ont pris l’initiative de mettre des plants de tomates en avant de leur maison. Officiellement, c’est illégal. Alors c’est une demande que l’on a de commencer à adapter notre réglementation pour permettre plus de flexibilité », a précisé également le maire.
La nouvelle politique pourrait aussi permettre la construction de petites serres.
Long terme
Le maire se permet aussi de voir plus loin avec cette future politique, en rêvant à la possible mise en place d’un jardin collectif, dont les récoltes pourraient être retournées à la communauté.
M. Roy se demande aussi si la Ville pourrait se doter de sa propre serre ou même offrir un marché communautaire sur la nouvelle place publique qui se construit près du Réseau express métropolitain (REM), pour encourager l’achat local et promouvoir la bonne alimentation.