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L'article provient de TVA Sports
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Le jour où le quart-arrière des Alouettes a aidé une pauvre étudiante à gagner 100 000$

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Photo portrait de Benoît Rioux

Benoît Rioux

2023-10-27T23:30:00Z
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Un scénario de film! L’actuel quart-arrière des Alouettes de Montréal Cody Fajardo a des secrets bien gardés: il n’était qu’une recrue à l’Université du Nevada quand il a contribué à changer complètement la vie d’une pauvre étudiante. Tout ça en lui montrant candidement à lancer un ballon de football. 

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«C’est impossible pour moi d’oublier la générosité qu’il a démontrée envers moi à ce moment-là alors que je n’étais qu’une étrangère», vient témoigner Ivon Padilla-Rodriguez, qui avait décroché une bourse d’études de 100 000$ dans un concours d’habiletés à la suite des bons conseils de Fajardo.

Douze ans plus tard, on a retrouvé l’ancienne étudiante qui enseigne désormais au département d’histoire de l’Université de l’Illinois, à Chicago. Après ses années passées à Reno, au Nevada, elle a obtenu un doctorat, en 2021, à l’Université de Columbus. À n’en point douter, elle éprouve une reconnaissance éternelle envers le quart des Alouettes. 

Ivon Padilla-Rodriguez
Ivon Padilla-Rodriguez Photo fournie par Ivon Padilla-Rodriguez

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Dans la classe de théâtre

L’histoire remonte donc à l’automne 2011. Fajardo avait 19 ans, Padilla-Rodriguez en avait 18. Sélectionnée pour participer à un concours organisé par Dr Pepper Challenge, l’étudiante peu fortunée obtenait la chance de gagner une bourse d’études de 100 000$ en envoyant un maximum de ballons de football dans une cible représentant une canette géante de boisson gazeuse. Le problème? Elle n’avait alors aucune idée comment lancer le ballon ovale.

Cody Fajardo a porté les couleurs du Wolf Pack de l'Université du Nevada, de 2011 à 2014.
Cody Fajardo a porté les couleurs du Wolf Pack de l'Université du Nevada, de 2011 à 2014. Harry How/Getty Images/AFP

«Je n’ai jamais été une grande sportive et je ne sais même pas si j’avais déjà tenu un ballon de football avant ça, a-t-elle raconté. Mais voilà que je devais participer à un concours d’habiletés et j’avais, assis à côté de moi dans ma classe de théâtre, le quart-arrière de l’école. Je lui ai simplement demandé s’il pouvait m’aider.»

«C’est une histoire complètement folle, note à son tour Fajardo, subjugué par le fait qu’on rapporte ce curieux épisode à sa mémoire. Je lui ai dit que j’allais passer autant de temps nécessaire pour lui montrer comment agripper un ballon et lui expliquer le mouvement que doit faire le bras afin d’être précis.» 

«Une semaine amusante»

Le concours devait avoir lieu au début du mois de décembre, à la mi-temps, lors du match de championnat de la conférence du Sud-Est, au Georgia Dome, à Atlanta.

«C’était une semaine amusante, car elle n’avait aucune connaissance en football et c’était peut-être préférable ainsi, car il n’avait pas été nécessaire de corriger de mauvaises habitudes», a noté Fajardo, en riant.

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La jeune Padilla-Rodriguez avait finalement réussi à remporter le concours face à une participante originaire de l’Alabama. Les enseignements de Fajardo avaient porté ses fruits. 

«Ce concours a changé ma vie complètement et Cody fait partie de ceux qui m’ont grandement aidée en me partageant son expertise», de préciser Padilla-Rodriguez. 

En aide aux communautés immigrantes

À la suite de ses longues études en histoire, la femme d’origine mexicaine enseigne donc à Chicago, mais elle agit également comme activiste en effectuant des recherches dans le but d’améliorer le sort des communautés immigrantes. Elle cherche à aider les familles semblables à celles où elle a grandi.

Née en Californie de parents venus sans papier de la région de Guadalajara dans les années 1980, Padilla-Rodriguez s’était d’ailleurs retrouvée brièvement en situation d’itinérance, à 16 ans, à la suite de l’éclatement de sa famille. Elle a ensuite été élevée par sa mère qui exerçait le métier de femme de chambre dans un hôtel de la «strip», à Las Vegas. Pendant des années, rien ne laissait présager qu’elle allait un jour obtenir un doctorat. C’était avant de croiser Fajardo et de gagner cette bourse d’études de 100 000$.

Avouez que ça donnerait un excellent film. Le scénario est écrit. Ne manquerait qu’à trouver un producteur...  

Quand Le Journal se prend pour Claire Lamarche

Un peu avant l’entraînement des Alouettes, mercredi, on intercepte le quart-arrière Cody Fajardo et lui tend un téléphone. À l’autre bout, Ivon Padilla-Rodriguez, cette ancienne étudiante de l’Université du Nevada qui, il y a 12 ans, a remporté une bourse d’études de 100 000$ après avoir reçu les conseils de Fajardo pour lancer correctement un ballon de football.

«J’ai eu peur que tu me voles ma job, à un certain moment», a blagué Fajardo, pendant l’entretien téléphonique, rendu possible grâce à la collaboration du relationniste des Alouettes, Francis Dupont.

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Le 3 décembre 2011, à Atlanta, Padilla-Rodriguez avait donc atteint la cible 13 fois, sur une distance de cinq verges, en seulement 30 secondes. Ces 30 secondes auront changé sa vie complètement. Pas étonnant qu’elle n’ait jamais oublié Fajardo.

 

«J’ai suivi un peu ta carrière», a pour sa part confié Padilla-Rodriguez, avouant qu’elle n’est toutefois pas une grande sportive de salon.

Jamais Fajardo ne pensait un jour reparler à cette étudiante, mais il était heureux de le faire par l’entremise du Journal. Il y avait un vent de Claire Lamarche dans l’air, référence à la célèbre animatrice qui, dans les années 2000, était à la barre d’émissions spéciales sous le thème des retrouvailles. L’idée était de réunir des gens souvent séparés par les aléas de la vie.

«Une belle histoire»

Naturellement, le quart-arrière s’est dit reconnaissant d’avoir contribué à sa façon à modifier le destin de la jeune fille, sans vouloir prendre trop de crédit. 

«C’est une belle histoire, je l’avais un peu oubliée, de reconnaître Fajardo. D’avoir fait partie de sa vie, ne serait-ce que sur une courte période, c’était bien, car cette bourse avait certainement le pouvoir de changer une partie de sa vie. Je me souviens vaguement qu’elle n’aurait pas eu les moyens de poursuivre ses études sans ce montant de 100 000$.» 

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