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Le grand Henri Richard souffrait d’encéphalopathie traumatique chronique

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TVA Sports

2023-03-08T17:10:51Z
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Le légendaire hockeyeur Henri Richard, gagnant de onze Coupes Stanley avec le Canadien de Montréal des grandes années, souffrait d’encéphalopathie traumatique chronique (ETC).

C’est ce que révèle l’étude de son cerveau, qu’il avait accepté de léguer à la science. M. Richard est décédé il y a trois ans, en mars 2020, après avoir souffert de troubles cognitifs dans les dernières années de sa vie. 

«C'est une condition neurodégénérative», a rappelé le Dr Louis De Beaumont, professeur agrégé au département de chirurgie de l’Université de Montréal, mercredi, en entrevue à LCN.

«Il y a des toxines qui s'accumulent dans des régions du cerveau qui entraînent souvent des problèmes de régulation des émotions, en plus de causer de l'étirement des axones, qui sont les voies de communication dans le cerveau, a-t-il poursuivi. Ça va mener à des problèmes émotionnels, comportementaux, mais également des problèmes de mémoire qui s'installent, surtout lorsque c'est combiné avec la maladie d'Alzheimer, qui elle affecte davantage la mémoire.»

Il est évident, selon lui, que la carrière de hockeyeur de l’illustre numéro 16 est en cause dans l’apparition de la maladie chez lui.

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«Il n'y a pas vraiment de doute, considérant qu'Henri Richard mesurait 5'7'', donc à chaque fois qu'il se faisait frapper dans la bande, on peut s'imaginer qu'il recevait l'épaule sur la tête (...) donc ça a multiplié les coups qu'il a reçus à la tête», a-t-il expliqué.

«La chose intéressante avec l'ETC, c'est que c'est le nombre de coups à la tête, et non de commotions, qui serait tributaire du développement de la maladie, a également mentionné le médecin. Il y a même des cas d'ETC qui se sont développé sans commotion cérébrale.»

À l’heure actuelle, il n’y a pas grand-chose à faire une fois que les symptômes de la maladie apparaissent. Cela veut dire que le cerveau est déjà très endommagé.

«Il n'y a pas de miracle à faire», a indiqué le Dr. De Beaumont, qui salue néanmoins la décision d’Henri Richard de léguer son cerveau à la science.

«(C’est) très utile, parce que c'est un nouveau syndrome, a-t-il souligné. On doit faire davantage d'études aux États-Unis, il y a environ 200 cerveaux qui ont été accumulés à travers les années sur d'anciens athlètes qui ont donné leur cerveau et qui ont développé l'ETC.»

«Au Canada, de par la biobanque de l'Institut Douglas, on est capables d'avoir davantage de cerveaux, a-t-il ajouté. On va en venir à mieux comprendre la pathologie et éventuellement mener à des traitements.»

En attendant, il existe néanmoins certaines façons de limiter les dégâts.

«Il faut améliorer certainement l'entraînement des joueurs, a avancé le Dr De Beaumont. Dans les années 50-60, les joueurs étaient moins bien entraînés qu'aujourd'hui au plan du cou, notamment, on sait qu'on doit renforcer la musculature du cou pour mieux résister aux coups, mais sinon, il faut réduire les contacts à la tête le plus possible dans les sports de contact.»

D’ailleurs, Henri Richard évoluait à une époque où le port du casque était encore très peu répandu. Il ne faudrait cependant pas croire que le casque représente une sorte de solution miracle pour ce problème.

«Il n'y a aucun casque qui se qualifie pour être vraiment un bon casque de hockey, a laissé tomber le médecin. Il y a une certaine utilité, certainement, mais c'est de l'ordre de 20%.» 

Voyez l’entretien complet en vidéo principale.

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