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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Le gouvernement Legault fait volte-face après avoir annoncé qu’il refilait la hausse de tarifs résidentiels d’Hydro-Québec à l’industrie pour respecter sa promesse de 3%

Photo TOMA ICZKOVITS
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Photo portrait de Nicolas Lachance

Nicolas Lachance

26 mars à 16h32
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Le gouvernement Legault fait volte-face. Quelques heures après avoir annoncé qu’une partie de la hausse du tarif résidentiel d’Hydro-Québec serait refilée aux entreprises, Québec assure que c’est plutôt la société d’État qui assumera cette facture.

Au début du mois de mars, la Régie de l’énergie avait annoncé que les tarifs résidentiels d’Hydro-Québec augmenteraient dès le mois d’avril de 3,6%.

Le premier ministre François Legault avait mal digéré la décision et avait promis de trouver une manière de plafonner les tarifs à 3% pour les clients résidentiels.

Québec plaide que la hausse n’était pas «cohérente avec les engagements du gouvernement».

Un projet de loi était d’ailleurs dans les cartons. Or, le gouvernement ne va pas légiférer pour s’assurer du respect de sa promesse.

En milieu d’après-midi mercredi, la ministre de l’Énergie Christine Fréchette a d’abord annoncé que, grâce à un décret, les frais supplémentaires de 0,6% seront imposés aux secteurs industriels et commerciaux.

«Le gouvernement respecte ses engagements. On vient de convenir, au Conseil des ministres, que la hausse de tarifs résidentiels pour les clients d’Hydro-Québec sera de maximum 3%», a expliqué la ministre Fréchette.

Ainsi, la hausse devait être «répartie différemment» auprès des autres secteurs, a-t-elle indiqué.

Pour l’industriel et le commercial, Mme Fréchette plaidait qu’il s’agissait «d’une très légère hausse».

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Toutefois, la ministre était incapable de la détailler.

«Je n’ai pas les calculs finaux», a-t-elle dit, se défendant de miner l’autorité de la Régie de l’énergie. «C’est la Régie de l’énergie qui fixe les tarifs, mais il y a aussi la possibilité pour le gouvernement du Québec [...] d’établir un tarif pour une clientèle particulière. C’est ce qu’on a fait aujourd’hui.»

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Volte-face

Cependant, quelques heures après avoir fait cette déclaration, son cabinet a dû remettre le dentifrice dans le tube, admettant avoir fait une erreur. C’est Hydro-Québec qui paiera la note finalement.

«La décision de la Régie concernant la hausse de 1,7% pour le commercial et l’industriel se tient. La balance va être prise sur les dividendes d’Hydro-Québec au gouvernement, mais c’est déjà prévu dans les états financiers», a plaidé son directeur des communications, Maxime Roy.

Hydro-Québec versera donc moins d’argent dans les coffres de l’État, alors que le gouvernement cherche à ajouter des revenus pour éponger le déficit record de 13,6G$. De son côté, Christine Fréchette assure que la somme était «déjà provisionnée».

«On respecte notre engagement de protéger le portefeuille des Québécois, surtout en période d’incertitude économique. Tant que je serai premier ministre, les tarifs résidentiels n’augmenteront pas de plus de 3% annuellement», a déclaré le premier ministre François Legault.

Des critiques

Plus tôt, la PDG de Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ), Julie White, avait critiqué sévèrement cette hausse supplémentaire qui devait être refilée à l’industrie, et ce, en pleine guerre commerciale avec les États-Unis.

Elle soutenait que le gouvernement avait pris une décision qui ajoutait vraisemblablement un poids supplémentaire sur les entreprises manufacturières dans un contexte économique d’incertitude.

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