Publicité
L'article provient de Le Journal de Québec
Monde

Le G7 veut montrer un front uni face aux « agresseurs mondiaux »

AFP
Partager

AFP

2021-12-11T17:51:00Z
Partager

Les ministres des Affaires étrangères du G7 se sont retrouvés samedi à Liverpool, dans le nord de l’Angleterre, pour montrer leur unité contre les « agresseurs mondiaux », dénonçant d’emblée les manœuvres de la Russie à la frontière ukrainienne. 

• À lire aussi: Poutine parle de «premier pas vers un génocide» dans l'est de l'Ukraine

• À lire aussi: Des sanctions «comme il n’en a jamais vu»: Biden redouble de menaces contre Poutine

« Nous devons nous rassembler avec force pour faire face aux agresseurs qui tentent de limiter le champ de la liberté et de la démocratie », a lancé la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss, dont le pays assure la présidence du G7, à l’ouverture de cette rencontre de deux jours.

« Pour cela, nous devons parler absolument d’une seule voix », a-t-elle ajouté, appelant de ses vœux une réflexion pour « réduire la dépendance stratégique » et renforcer l’« architecture de sécurité » des grandes puissances qui se réclament du camp démocratique face aux « régimes autoritaires ».

Si elle n’a pas nommé ces adversaires, ces propos s’inscrivent dans la volonté, notamment des États-Unis, de faire participer le G7 à la stratégie occidentale pour contrer les ambitions de la Chine sur la scène mondiale.

Publicité

Dans l’immédiat, c’est surtout un autre rival qui est dans le viseur : Moscou, que Washington, les Européens et Kiev accusent depuis quelques semaines de préparatifs pour éventuellement envahir l’Ukraine, ce que le Kremlin dément.

Émissaire américaine à Kiev et Moscou

Le gouvernement américain a annoncé samedi qu’il dépêchait sa secrétaire d’État adjointe chargée de l’Europe, Karen Donfried, en Ukraine et Russie de lundi à mercredi, en quête de « progrès diplomatiques pour mettre fin au conflit dans le Donbass », dans l’est de l’Ukraine, « en mettant en œuvre les accords de Minsk ».

Ces accords conclus en 2015 pour mettre fin à la guerre qui a éclaté un an plus tôt dans cette région ukrainienne entre les forces de Kiev et des séparatistes prorusses n’ont jamais été vraiment respectés.

Ce dossier brûlant a été au cœur des entretiens bilatéraux en marge de la réunion de Liverpool. Liz Truss a ainsi évoqué la nécessité d’un « front uni contre l’agression russe » avec la nouvelle ministre allemande Annalena Baerbock.

Cette dernière et le secrétaire d’État américain Antony Blinken sont « convenus qu’une réponse ferme serait nécessaire en cas d’escalade de Moscou », a renchéri la diplomatie américaine.

Ces propos font écho à ceux du président américain Joe Biden, qui a « fait savoir » mardi à son homologue russe Vladimir Poutine que la Russie s’exposerait à de « fortes sanctions, entre autres économiques », en cas d’attaque en Ukraine.

Malgré des tensions toujours extrêmes, les deux dirigeants avaient décidé de charger leurs équipes de réunions de suivi pour voir si une désescalade diplomatique était possible. La visite de Karen Donfried sera donc la première étape de ce processus diplomatique.

Publicité

« Batailles des technologies »

Les chefs de la diplomatie de l’Allemagne, du Canada, des États-Unis, de la France, de l’Italie, du Japon et du Royaume-Uni doivent aussi aborder les autres crises en cours, notamment en Birmanie, avec le coup d’État militaire du 1er février et la récente condamnation à une peine de prison de l’ex-dirigeante civile Aung San Suu Kyi.

Les ministres du G7 devraient également appeler l’Iran à cesser l’escalade nucléaire et à renouer avec les restrictions imposées à son programme atomique. 

Pour Liz Truss, le « front uni » face aux régimes autoritaires passe aussi par l’approfondissent des liens économiques entre les pays démocratiques.

« Nous devons gagner la bataille des technologies », « en nous assurant que nos normes technologiques sont fixées par ceux qui croient en la liberté et la démocratie », a-t-elle martelé, dans une autre allusion à Pékin.

Au cours du week-end, les ministres du G7 doivent participer à des réunions élargies à leurs homologues de l’UE, de la Corée du Sud et de l’Australie.

Dimanche, Liz Truss organisera des sessions plénières sur la sécurité sanitaire mondiale ainsi que sur la région indopacifique. Des ministres des Affaires étrangères de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) se joindront à la réunion du G7 pour la première fois.

Le secrétaire d’État américain doit d’ailleurs se rendre, après Liverpool, en Indonésie, Malaisie et Thaïlande pour une tournée visant à souligner l’importance de cette zone au cœur de la stratégie anti-Chine des États-Unis.

Publicité
Publicité