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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Le G20 Finances analyse la taxation des multinationales

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Agence France-Presse

2021-07-09T02:11:32Z
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Le G20 Finances s'ouvre vendredi à Venise, avec en haut de l'agenda la réforme de la taxation des multinationales, qui ambitionne de mettre fin aux paradis fiscaux et au dumping fiscal en instaurant un impôt mondial d'au moins 15% sur les bénéfices.

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Sous présidence italienne, les grands argentiers des dix-neuf pays les plus riches du monde et de l'Union européenne se retrouvent en présentiel pour la première fois depuis leur réunion de février 2020 à Ryad, au tout début de la pandémie de coronavirus.

Si la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde ou encore le ministre russe des Finances Anton Silouanov font le déplacement, la Chine et l'Inde ont opté pour une participation virtuelle aux conférences.

Le quartier de l'Arsenal où se déroule la réunion a été bouclé : pour pouvoir y accéder, il faut montrer patte blanche à des barrages filtrants où la police procède à des contrôles d'identité.

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Régulièrement, le bourdonnement d'hélicoptères des forces de l'ordre survolant la Cité des Doges se fait entendre.

Les pays du G20 ont déjà tous adhéré au cadre général de la réforme négociée le 1er juillet sous l'égide de l'Organisation de développement et de coopération économique (OCDE), mais ils doivent désormais afficher «un accord politique» pour l'endosser.

Selon un projet encore en discussions à Venise et obtenu par l'AFP, les ministres des Finances du G20 devraient «approuver» cet accord «historique sur une architecture fiscale internationale plus stable et plus équitable».

Négociée depuis des années, cette réforme porte sur deux piliers: l'instauration d'un taux minimal mondial et un système visant à répartir de manière plus juste l'impôt sur les multinationales en fonction des bénéfices réalisés dans chaque pays, indépendamment de leur établissement fiscal.

Ce dernier volet concerne surtout les géants de l'internet, les fameux Gafa (Google, Amazon, Facebook et Apple), enclins à pratiquer l'optimisation fiscale en établissant leur siège là où le taux d'imposition est le plus faible.

Les ministres des Finances du G20 devraient aussi adresser un appel aux pays récalcitrants pour rallier l'accord, la déclaration ayant été signée jusqu'à présent par 131 des 139 membres du groupe de travail dit du «cadre inclusif» de l'OCDE qui réunit pays avancés et émergents.

Manquent à l'appel l'Irlande, la Hongrie, l'Estonie, le Nigeria, le Kenya, le Sri Lanka, la Barbade et Saint-Vincent-et-les-Grenadines qui pratiquent tous de faibles taux d'imposition pour attirer les multinationales.

Plusieurs Etats, dont les États-Unis et l'Allemagne, sont favorables à un taux plus élevé que 15%, mais se font peu d'illusions: «il faut être réaliste, d'autres nations ont déjà du mal avec ce taux», donc a priori il devrait rester inchangé, a estimé un responsable gouvernemental allemand.

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Mais est-ce vraiment la fin des paradis fiscaux? Certains experts comme Giuliano Noci, professeur de stratégie à l'école Polytechnique de Milan, restent sceptiques.

«Les taux fixés par les différents pays peuvent toujours sensiblement varier, et l'optimisation fiscale restera donc au coeur de la stratégie des géants de la technologie et des autres multinationales», a-t-il déclaré à l'AFP.

Le G20 devrait soutenir en outre l'initiative du Fonds monétaire international (FMI) d'augmenter l'aide aux pays les plus vulnérables, sous la forme d'une nouvelle émission de droits de tirage spéciaux (DTS) d'un montant de 650 milliards de dollars.

Les dirigeants du G7 avaient annoncé lors de leur sommet en juin vouloir mobiliser 100 milliards de dollars de cette émission pour aider les pays défavorisés, surtout en Afrique, à rebondir après la pandémie.

Selon le projet de communiqué, le G20 appelle de ses voeux «des contributions de tous les pays en mesure de le faire pour atteindre un objectif ambitieux en faveur des pays vulnérables», sans toutefois fixer un montant.

Un moratoire sur le paiement des intérêts de la dette des pays les plus pauvres avait été décidé par le G20 en avril 2020 et prolongé lors de la dernière réunion en avril jusqu'à fin 2021.

L'impact de cette initiative a été cependant assez limité, dans la mesure où les créanciers privés n'y ont pas participé.

En novembre 2020, une nouvelle étape a été franchie avec l'adoption par le G20 d'un «cadre commun» pour alléger le fardeau de la dette. Depuis, le Tchad, l'Éthiopie et la Zambie ont demandé une restructuration de leurs dettes.

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