Le film «Viking», de Stéphane Lafleur, grand gagnant du 25e Gala Québec Cinéma
Maxime Demers
Fort de ses 18 nominations, le film Viking a triomphé sans surprise lors de la 25e édition du Gala Québec Cinéma, qui s’est tenue dimanche soir dans les studios Grandé de Montréal. La comédie de science-fiction de Stéphane Lafleur a remporté pas moins de 11 prix Iris, dont celui du meilleur film.
Après avoir survolé le Gala Artisans jeudi passé en raflant sept prix, Viking a ajouté quatre trophées à sa collection lors de la grande fête du cinéma québécois qui ressuscitait dimanche soir sur les ondes de Noovo après avoir été larguée par Radio-Canada l’an passé.
En plus d’avoir été sacré meilleur film, le long métrage de Stéphane Lafleur est reparti avec les prix de la meilleure réalisation, du meilleur scénario et de la meilleure interprétation masculine dans un premier rôle (remis à Steve Laplante).
«Je veux remercier les gens qui prennent le temps d’aller voir nos films. Merci de prendre soin de notre culture», a souligné Stéphane Lafleur en allant chercher le prix du meilleur scénario, qu’il partage avec le scénariste Éric K. Boulianne.
La domination de Viking a été quasi totale et a laissé peu de chances aux autres finalistes. Nommé dans 12 catégories, le drame Le plongeur, de Francis Leclerc, a finalement dû se contenter d’un seul prix: celui de la meilleure interprétation masculine dans un rôle de soutien, remis à Charles-Aubey Houde.
En lice pour respectivement 14 et 8 prix, la comédie Babysitter, de Monia Chokri, et le polar Arsenault et Fils, de Rafaël Ouellet, sont quant à eux repartis bredouilles.
C’est l’actrice et réalisatrice Charlotte Le Bon qui a mis la main sur l’Iris du meilleur premier film pour son drame Falcon Lake. Le long métrage avait aussi remporté jeudi le prix du film s’étant le plus illustré à l’extérieur du Québec. En allant cueillir son prix sur scène, Charlotte Le Bon a livré un discours poignant en appelant un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza et en Israël.
Solide Jay Du Temple
On nous avait promis une formule repensée et surtout «plus festive» pour cette nouvelle mouture de la cérémonie présentée sur les ondes de Noovo. Promesse tenue. Dans un décor magnifique et spectaculaire, Jay Du Temple a animé de main de maître un gala drôle et divertissant, ponctué de plusieurs moments émouvants.
Dans un monologue d’ouverture très efficace, l’humoriste a souligné avec classe l’importance de notre cinéma et s’est permis de lancer quelques flèches à «Radio-Canada, qui a tiré la plogue sur le gala du cinéma, mais qui a accepté une neuvième saison de Silence, on joue».
Un prix Michel-Côté
On a eu droit à un moment particulièrement touchant quand Maxime Le Flaguais est monté sur scène en compagnie de Marc-André Grondin pour annoncer que le prix du public avait été rebaptisé le prix du public Michel-Côté en l’honneur de son célèbre père, qui nous a quittés plus tôt cette année à l’âge de 72 ans. Acteur chouchou du public, Michel Côté avait été surnommé «le roi du box-office» en raison de ses nombreux succès au grand écran (C.R.A.Z.Y., De père en flic, etc.).
C’est donc le drame Les hommes de ma mère, premier long métrage de la réalisatrice Anik Jean, qui a eu l’honneur de repartir avec le premier prix Michel-Côté.
«C’est le prix que je voulais le plus, a lancé sur scène Anik Jean. On fait des films pour bouleverser les gens. Merci de me faire une place dans le cinéma québécois!»
Soulignons enfin que l’Iris Hommage a été remis à l’acteur Rémy Girard, qui a reçu une longue ovation en allant chercher son prix sur scène. Plusieurs personnalités, dont Michel Charette, Dominique Michel et Denis Villeneuve ont fait l’éloge de cette figure incontournable de notre cinéma dans une vidéo hommage diffusée pendant la cérémonie.
LES LAURÉATS
- Meilleur film
Viking - Meilleur premier film
Falcon Lake - Meilleure réalisation
Stéphane Lafleur pour Viking - Meilleur scénario
Stéphane Lafleur et Éric K. Boulianne pour Viking - Meilleure actrice
Kelly Depeault pour Noémie dit oui - Meilleur acteur
Steve Laplante pour Viking - Meilleure actrice de soutien
Laurie Babin pour Les chambres rouges - Meilleur acteur de soutien
Charles-Aubey Houde pour Le plongeur - Révélation de l’année
Juliette Gariépy pour Les chambres rouges - Meilleur film documentaire
Dear Audrey par Jeremiah Hayes - Prix du public Michel-Côté
Les hommes de ma mère - Prix Hommage
Rémy Girard
Les gagnants
Kelly Depeault
Trois ans après avoir été sacrée révélation de l’année pour son rôle dans La déesse des mouches à feu, la jeune actrice Kelly Depeault s’est à nouveau illustrée en décrochant cette fois-ci le prix Iris de la meilleure actrice pour sa prestation dans Noémie dit oui, un drame percutant dans lequel elle incarne une adolescente de 15 ans prise au piège dans le cercle vicieux de la prostitution juvénile.
Juliette Gariépy et Laurie Babin
Les deux jeunes actrices en vedette dans le thriller Les chambres rouges ont aussi brillé en remportant chacune un prix: Juliette Gariépy est repartie avec l’Iris de la révélation de l’année tandis que Laurie Babin a mis la main sur le prix de la meilleure interprétation féminine dans un rôle de soutien.
Les perdants
Luc et Henri Picard
Pour la première fois dans l’histoire du Gala Québec Cinéma, on assistait à une lutte entre un père et son fils dans une catégorie d’interprétation (celle du meilleur acteur). Nommés pour leurs rôles respectifs dans les films Confessions et Le plongeur, Luc et Henri Picard ont toutefois dû s’incliner devant Steve Laplante (Viking).
Babysitter
Un des films qui avaient récolté le plus de nominations (14), la comédie Babysitter, de Monia Chokri, n’a finalement obtenu aucun prix. L’actrice et réalisatrice aura probablement l’occasion de se reprendre l’an prochain avec son nouveau film, Simple comme Sylvain, un des beaux succès de l’automne dans nos salles de cinéma.