Le film «Barbie», un nouveau facteur de ruptures
Anne-Sophie Poiré
Les intentions féministes du film Barbie sèment la controverse bien au-delà des salles de cinéma. Depuis sa sortie il y a trois semaines à peine, les réseaux sociaux sont bombardés d’histoires de personnes qui ont décidé de mettre un terme à leur relation après avoir vu le film, et de femmes qui l’utilisent pour identifier des «drapeaux rouges» lors de rencontres.
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«Suis-je une trou du cul pour avoir rompu avec mon petit ami à cause du film Barbie?», demande par exemple une femme sur la plateforme Reddit.
Sur TikTok, une autre admet que le film produit par Mattel l'a incitée à rompre avec son partenaire après une série de mauvais comportements de sa part. «Merci Barbie de m'avoir donné du pouvoir, de la confiance, de m'avoir fait comprendre que je méritais mieux», dit-elle.
La réaction de son ex dans la salle de cinéma a été pour Theresa Arzete, 27 ans, le coup de pied qui lui manquait pour mettre un terme à sa relation.
«J'étais tellement investie dans le film que je ne me suis même pas rendue compte de la façon dont il le percevait, jusqu'à ce qu'il me demande deux ou trois fois si je pleurais», a-t-elle confié au HuffPost, précisant qu’ils avaient des problèmes bien avant de voir l’œuvre de Greta Gerwig.
Le film a seulement mis en évidence à quel point leur vision du monde est différente, dit-elle.
Drapeau rouge
«Qu'as-tu pensé de Barbie?» est aussi devenue une question décisive en matière de rencontres. Sur TikTok, des femmes racontent comment elles comptent utiliser la réponse pour identifier de potentiels «drapeaux rouges» et des hommes, pourquoi le fait d’aimer Barbie est un sujet de rupture.
«Si un homme a une forte réaction négative à la simple idée de voir le film — ou aux intérêts féminins — c'est un signal d'alarme», souligne au HuffPost Allison Panetta, qui a récemment été rejetée sur Hinge après avoir dit à un homme que «Barbie est une expérience et qu'Oppenheimer n'est qu'un film».
«S’il répond que Ken n'a rien fait de mal et que le patriarcat est bon, vous savez que vous devez vous débarrasser de lui», lance une autre femme sur TikTok.
Barbie ne laisse résolument personne indifférent.
Réconfortant pour plusieurs, confrontant pour d’autres
Le succès de l’œuvre, confortablement installée à la première place du box-office depuis trois semaines, a permis d’exposer des notions de féminisme à une quantité et une variété de spectateurs, et pour la première fois pour plusieurs.
L’œuvre a dépassé le milliard de dollars de ventes de billets dans le monde. Dans l’histoire du box-office moderne qui remonte à plus de 100 ans, seuls 53 films ont rapporté un tel montant, sans tenir compte de l’inflation.
«Le film dénonce de manière frontale le patriarcat, les standards de beauté et les cases dans lesquelles on met les femmes», résumait la réalisatrice Kitana Zéphir, en entrevue avec 24 heures la semaine dernière.
Pour elle, Barbie est sans contredit un objet féministe.
De nombreuses femmes affirment qu’il a été réconfortant de voir leurs expériences reflétées au grand écran. Elles se reconnaissent dans le monologue passionné d'America Ferrera sur la charge mentale ou dans la rapidité avec laquelle la Barbie «stéréotypée» interprétée par Margot Robbie s'excuse auprès de tout le monde.
La façon dont Ken gère sa relation dans le film est également facteur de rupture.
Il y est présenté comme un accessoire qui passe son temps à «beacher» au bord de la plage, incapable de se voir autrement que dans les yeux des Barbie. «Ken ne passe une bonne journée que si Barbie le regarde», y raconte la narratrice interprétée par Helen Mirren.
Dans un fil de discussion Reddit devenu viral, un spectateur a expliqué comment le film l'avait amené à rompre avec sa partenaire après avoir réalisé qu'il devait être moins dépendant d’elle pour être validé.
— Avec les informations du HuffPost et de l'AFP