Le dossier Martin St-Louis est réglé
Jonathan Bernier
Martin St-Louis pourra travailler avec les coudées franches derrière le banc du Canadien pour les trois prochaines saisons. Tôt mercredi matin, la direction du Tricolore a annoncé s’être entendue avec le Lavallois, faisant de lui officiellement le 32e entraîneur-chef de l’histoire de la concession.
«Trois ans, ça donne du temps pour bâtir quelque chose. Ça ne se réalise pas du jour au lendemain. Avec ce que l’on a fait au cours des deux derniers mois de la saison, on a un peu le vent dans les voiles. On ne recommencera pas à zéro», a-t-il indiqué au cours d’un point de presse d’une quarantaine de minutes.
Ci-dessus, voyez la 1re partie du point de presse de Martin St-Louis.
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À la lumière des propos que St-Louis a tenus durant cet événement, on comprend qu’il ne sera pas étouffé par la pression de gagner. Avant d’y arriver, il pourra d’abord enseigner. «Remporter des matchs, c’est l’objectif de tout le monde.
Mais il faut faire attention sur la façon qu’on aborde cette philosophie. Il ne faut pas penser que c’est correct de perdre, mais il ne faut pas non plus penser qu’il faut gagner à tout prix», a-t-il expliqué.
L’exemple Caufield On a beau dire que la LNH n’est pas une ligue de développement, si on veut amener de jeunes joueurs à un autre niveau, il faut être prêt à accepter que les séquences de revers seront peut-être plus nombreuses que les séries de victoires pendant une ou deux saisons.
«Je veux continuer de solidifier la culture de l’équipe, la façon dont on veut jouer. Je veux donner la confiance aux jeunes joueurs, une occasion, une plate-forme pour qu’ils puissent continuer de se développer», a énuméré l’homme de 46 ans.
«Tu dois faire attention quand tu as une jeune équipe. Gagner, c’est important, mais si le plan consiste à gagner tout le temps le prochain match, c’est seulement du succès à court terme. Si on se concentre sur le processus, le succès va en résulter et les joueurs vont atteindre leur potentiel», a-t-il poursuivi.
L’éclosion de Cole Caufield peut certainement servir d’exemple. Sentant la pression d’accumuler les victoires, après une présence en finale de la coupe Stanley quelques mois plus tôt, Dominique Ducharme n’avait pas le luxe de pouvoir vivre avec les erreurs et l’inexpérience du jeune homme. Voilà pourquoi, il lui offrait un temps de jeu limité et exigeait de lui qu’il se plie à un système de jeu dans lequel il se trouvait prisonnier.
Sous la tutelle de Ducharme, la recrue n’a inscrit qu’un seul but en 30 matchs. Sous celle de St-Louis, il a explosé avec une production de 22 buts en 37 matchs. D’ailleurs, à compter du 9 février, Caufield a dominé la colonne des pointeurs de l’équipe (35 points) avec une récolte de pratiquement un par match.
Pas une équipe de 32e place
Embauché en remplacement de Ducharme, le 9 février, St-Louis a maintenu un dossier de 14-19-4 à ses 37 premiers matchs à la barre du Canadien. Même s’il a un peu redressé la barque, il n’a pu empêcher le Tricolore de devenir la première équipe de l’histoire de la LNH à terminer la saison au 32e rang.
«Basé sur mon expérience de 37 matchs, je ne crois pas que cette équipe en est une de 32e place. Cela dit, je ne saurais dire à quel point nous sommes près d’être une équipe des séries éliminatoires, a-t-il souligné. On en aura une meilleure idée en octobre quand nous verrons qui sera là et de quelle façon nous amorcerons la saison.»
Puisqu’on peut s’attendre à ce que la direction de l’équipe fasse de la place à Kaiden Guhle, Jesse Ylönen, de même qu’au premier choix du prochain repêchage, et offre des rôles plus importants à Justin Barron et Jordan Harris, entre autres, ne déchirez pas votre chemise sur les tribunes téléphoniques ou les réseaux sociaux si le Canadien peine à se battre pour une place en séries au mois de décembre.
L’important sera de gravir les étapes et de «continuer d’avancer un pas à la fois».