Le délestage atteint des sommets en Estrie
Mélissa Fauteux | TVA Nouvelles
Comme un peu partout au Québec, le nombre d'hospitalisations en Estrie ne cesse d'augmenter, si bien que le délestage se répand dans les hôpitaux.
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«Chaque jour on atteint un nouveau sommet. Bien sûr, il y a une gestion du risque, mais l'élastique est étiré à bien des niveaux», a expliqué le chef du département de médecine générale du CIUSSS de l'Estrie-CHUS, Dr Benoit Heppell.
Depuis vendredi dernier, 12 nouveaux patients atteints de la COVID-19 ont été admis dans l'un des trois centres hospitaliers désignés en Estrie, ce qui porte le total à 132 personnes hospitalisées. De ce nombre, 22 patients se retrouvent aux soins intensifs.
Ce faisant, les autorités de la santé doivent faire de la place. Après le report de chirurgies orthopédiques non urgentes, c’est maintenant au tour de certaines procédures de dépistage de cancer d’être remises à plus tard.
«Par exemple, certaines colonoscopies très urgentes, lorsque nous avons de hautes suspicions de cancer, sont faites rapidement, mais d'autres types de patients qui attendent des suivis de colonoscopie moins urgents que l'on aurait fait à l'intérieur de quelques mois, ils risquent d'attendre plus longtemps», a admis le Dr Heppell.
Forte pression sur les CHSLD et les RPA
Si la pression est forte sur le milieu hospitalier, elle l'est également sur les milieux de vie des personnes âgées qui sont aux prises avec plusieurs éclosions de COVID-19.
En Estrie, on compte actuellement 50 cas de COVID-19 répartis dans 15 CHSLD.
Dans les résidences privées pour aînés (RPA), la situation est encore plus difficile. Au moins 271 personnes réparties dans 35 RPA sont positives à la COVID-19. Ce chiffre ne tient pas compte des résultats positifs des résidents qui ont effectué un test rapide.
Comme la grande majorité des personnes âgées sont doublement et même triplement vaccinées, elles sont moins malades et plus enclines à demeurer dans leurs milieux de vie plutôt que d'être transférées en milieu hospitalier.
Il serait donc surprenant que l'on doive à nouveau mettre en place un centre de confinement comme celui qu'on avait installé dans l'ancien couvent des Petites sœurs de la Sainte-Famille à Sherbrooke.
«Je n'ose même pas imaginer la quantité de ressources que ça demanderait de mettre ça en place, a lancé le Dr Benoit Heppell, qui avait travaillé plusieurs mois au centre de confinement. Ça prend des ressources médicales, des infirmières, des infirmières auxiliaires, des préposées aux bénéficiaires, des inhalothérapeutes, etc. À mon avis, on n’en est pas là du tout parce que justement, les ressources ne sont pas là.»
Le centre de confinement avait été ouvert d'avril 2020 à mars 2021.