Le cul(te) des fesses: gros plan sur le fessier à travers les âges et les tendances
Gros plan sur le fessier à travers les âges et les tendances, du derrière d'Aphrodite à la chute des reins de Kim Kardashian.
Marouchka Franjulien
«Tu les trouves jolies, mes fesses?»
Cette réplique culte gazouillée par une Brigitte Bardot en tenue d’Ève dans Le Mépris, films iconique de la Nouvelle Vague, dévoile une réalité anatomique à laquelle Jean-Luc Godard n’avait certainement pas pensé: si l’on a aucun problème à se regarder le nombril, les choses se compliquent lorsqu’on souhaite admirer notre popotin, à moins d’être acrobate ou d’avoir la souplesse du cou d’une chouette. Et pourtant, la région passionne l’humanité depuis que l’Homme est Homme.
UNE HISTOIRE DE FESSES
Dans l’Antiquité grecque, Aphrodite est une muse constante, et les artistes n’hésitent pas à l’immortaliser sous tous les angles. À preuve: on trouve une multitude de Vénus callipyges (du grec ancien kallípu- gos, «qui a de belles fesses»), des sculptures singulières montrant la déesse de l’Amour et de la Beauté en train de se regarder le derrière, par ailleurs petit et parfaitement rebondi. Les diktats de la beauté de l’époque ne peuvent pas être moins subtils...
Au fil des siècles, le postérieur occidental se dissimule – notamment au Moyen Âge, alors que la sexualité est diabolisée – ou s’affiche tout en rondeur, particulièrement en période de guerre et de pénurie. Quand les temps sont durs, la corpulence devient une métaphore de l’opulence, comme pour balayer les difficultés d’un revers de la fesse (la subtilité n’est décidément toujours pas au rendez-vous).
Arrive le 20e siècle: la garçonne des années folles popularise une silhouette filiforme (et passe le popotin sous silence), tout comme les tops des sixties, qui dévoilent leurs gambettes sveltes dans des minijupes et des microshorts inventés par la créatrice anglaise Mary Quant. Et si la fièvre du samedi soir enflamme les années 70, c’est plutôt la folie de l’aérobique qui chauffe les salles (de sport) au cours des eighties.
En vogue, un fessier à la fois ferme, étroit et rebondi, qui se dévoile dans des strings toujours plus échancrés. Le culte de la minceur continue de s’imposer dans les années 90, et l’arrière-train a du mal à trouver une place sur le corps féminin. On le préfère plat, effacé, inexistant, même si une nouvelle tendance se profile à l’horizon, à l’aube du 21e siècle: celle des courbes qui s’affirment et d’une cambrure vertigineuse, comme celle de J. Lo (qui aurait, d’après les rumeurs, assuré ses fesses pour 27 millions américains) et de Fergie, qui chante «My hump, my hump, my lovely lady lumps», soit «Mes courbes, mes courbes, mes jolies courbes féminines» (ça sonne moins bien en français, on vous l’accorde) en remuant son popotin.
LE CUL(TE) DES FESSES
En 2014, Kim Kardashian dévoile une chute des reins sidérante en couverture du magazine Paper et réussit du même coup son pari de «briser Internet» («Break the Internet») en récoltant par l’entremise du cliché publié sur son compte Instagram près d’un million de «J’aime».
La star, tout comme Nicki Minaj qui vient de sortir son clip Anaconda – un éloge musical de son postérieur généreux –, exacerbe un idéal légèrement schizophrène.
On encense un popotin rebondi et un décolleté ravageur? Certes, mais le tour de taille devra rester ultrafin tout comme les jambes. Aux dernières nouvelles, on ne choisit pas sa morphologie... mais rien n’empêche de tricher! Au 19e siècle, les femmes avaient recours à la tournure (un joli mot pour dire «faux cul»), un accessoire placé sous le jupon qui permettait d’exagérer la forme de leur croupe et ainsi donner l’illusion d’une silhouette svelte. De nos jours, on a plutôt tendance à privilégier la chirurgie esthétique pour forcer la nature et ressembler à Cardi B ou à Kylie Jenner.
Entre en scène le Brazilian Butt Lift, qui promet un arrière-train arrondi grâce à un transfert de graisse d’une partie du corps au fameux gluteus maximus. Seul hic: la procédure a beau connaître un boum (entre 2014 et 2018, la demande a bondi de 61 %), c’est aussi la plus mortelle, d’après l’Association américaine des chirurgiens plastiques qui met les gens en garde contre les risques d’embolies.
On préfère ne pas mettre notre vie en danger pour un «plan cul»? Certaines se rabattent sur la culotte dotée de coussinets, qui a remplacé la tournure du 19e siècle et qui permet aujourd’hui d’atteindre (ou presque) la cambrure de Kim K. en toute sécurité... Cela dit, on peut aussi aimer notre popotin comme il est, en se rappelant que les défauts ne sont qu’une invention humaine. Le principal, c’est qu’il soit confortable, non?
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