Le conteur d’étoiles passe à l’histoire

Astrophysicien et vulgarisateur de renom, Hubert Reeves (1932-2023) a marqué l’histoire non seulement grâce à ses livres et conférences, mais aussi en semant les germes de carrières scientifiques.

« J’avais 12 ans quand j’ai lu Patience dans l’azur et ce livre a changé ma vie », a lancé le directeur du Planétarium de Montréal, Olivier Hernandez à l’inauguration d’une exposition sur le « Conteur d’étoiles » — titre d’un film de l’ONF à son sujet— le 24 février dans l’atrium de l’édifice.

Les mots utilisés par l’auteur ont touché l’enfant droit au cœur et c’est à ce moment-là que le futur astrophysicien Hernandez a vu se dessiner une carrière scientifique.

Premier best-seller scientifique de l’histoire québécoise si on fait exception de la Flore laurentienne du Frère Marie-Victorin qui était d’une nature différente, Patience dans l’azur sera vendu à 2 millions d’exemplaires et traduit en 25 langues selon Benoit Reeves, le troisième des quatre enfants d’Hubert.

Carrière lancée

Ce livre, qui a pourtant eu du mal à trouver preneur chez les éditeurs, lancera la carrière médiatique du spécialiste des premières secondes du Big Bang devenu, dans la seconde partie de sa vie, un ardent écologiste.

Installé en Europe après un passage aux États-Unis où il sera notamment conseiller à la NASA, il reviendra très souvent au Québec où sa notoriété atteint des sommets dans les années 1990. Ses conférences aux Belles soirées de l’Université de Montréal, notamment, font salle comble pendant plusieurs saisons.

«Ses conversations me manquent» confie au Journal le cardiologue d’intervention François Reeves, son neveu. Les deux hommes ont fait plusieurs présentations ensemble et le Dr Reeves admet avoir été influencé par son oncle lorsqu’il s’est spécialisé dans la cardiologie environnementale.

Son livre, Planète Cœur, qui présente les liens entre la qualité de l’environnement et la santé cardiaque, a connu un succès international. Les deux hommes ont donné des conférences ensemble sous le thème «Stéthoscope et télescope».

Objets hétéroclites

Une médaille de la COP 21 à Paris, où Hubert Reeves avait brillé comme conférencier de prestige, figure d’ailleurs dans l’exposition du Planétarium, de même que quelques objets hétéroclites. On peut voir par exemple un buste de plâtre représentant cet homme au faciès de l’Antiquité, œuvre d’un de ses admirateurs.

Mais la pièce la plus curieuse est sans doute ce télescope fabriqué de ses mains dans sa jeunesse avec... un tuyau de poële.

L’entrée de l’exposition Hubert Reeves entre les lignes est gratuite.