Le conte de fées de Vanille
Mélissa Pelletier
Ne reste-t-il de l'époque médiévale qu'une inspiration pour les futur.e.s marié.e.s en manque d'idées thématiques? Avec son second effort, La clairière, à l'orée du folk baroque, Vanille nous prouve le contraire.
Après Soleil ‘96, qui donnait dans la pop et le rock des années 60, tu explores le folk baroque. Qu’est-ce qui t’a menée vers ce nouveau son?
Depuis trois ans, je m’intéresse particulièrement au folk anglais des années 60. Je pense à Duncan Browne, Bridget St. John... Des artistes dont l’œuvre tourne autour des saisons qui passent, de la nature. Ça me rejoint vraiment. J’ai voulu composer comme à cette époque, et je pense que ç’a fonctionné!
Dans ce nouvel album, on sent effectivement un lien très fort à la nature, et même à une certaine magie...
Pendant la pandémie, tout le monde était un peu déprimé, chacun chez soi... J’ai eu envie de mettre de l’avant des lieux immaculés, jamais explorés par l’humain. Et ça m’a fait penser à l’époque médiévale, à l’imaginaire riche qu’elle fait naître! Cet album, c’est un havre de paix et de réconfort, loin de tous les problèmes. C’est comme entrer dans un petit conte de fées par la fenêtre, dans un monde parfait que j’imaginais juste pour moi.
As-tu toujours été inspirée par l’époque médiévale?
C’est relativement nouveau. Je l’ai longtemps associée à des trucs quétaines, comme les mariages thématiques (rires). C’est par l’art visuel et le cinéma − comme le film Peau d’âne, magnifiquement mis en images par Jacques Demy – que j’ai compris que les contes de fées m’interpellent beaucoup. Par ricochet, j’ai fait des recherches sur l’art médiéval, les enluminures... Et voilà!
Tu as enregistré au Studio Wild, au bord de l’eau, à Saint-Zénon. Comment ça s’est passé?
C’était fin novembre 2021, et c’est l’une des expériences les plus magiques de ma vie. On a assisté à la tombée de la première neige tandis qu’on enregistrait la chanson Le bois. C’était magnifique!
La clairière marque également une nouvelle étape pour toi, en tant que coréalisatrice aux côtés d’Alexandre Martel...
Quand Emmanuel Éthier a réalisé Soleil ‘96, je débutais et je lui ai fait totalement confiance. Pour La clairière, la démarche était encore plus complète et plus personnelle: il fallait que ce soit moi qui réalise. Si je sais exactement ce que je veux dans la vie, je ne sais pas toujours comment y arriver dans le monde sonore. J’avais besoin de quelqu’un pour me soutenir, trouver la bonne pédale, le bon micro... Alex m’a vraiment aidée à mener mes idées jusqu’au bout.
Cette confiance en toi, en ton univers, t’a même permis de te découvrir un amour pour la danse!
Sur scène, quand on joue avec le band complet, ça reste très fidèle à l’album, qui est plein d’arrangements avec de la clarinette, du piccolo, de la flûte traversière, etc. Ça me permet d’être en pleine possession de mon corps, de virevolter! Il faut dire que la grande robe médiévale aide. Je deviens plus théâtrale, parce que je crois à mon propre rôle, et je me lance!
La clairière, de Vanille, dès le 3 février, chez Bonbonbon. Cette entrevue a été réalisée en collaboration avec le magazine Clin d'oeil.
Pour découvrir ce qui joue dans les écouteurs de Vanille, c'est ici:
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