Publicité
L'article provient de Bureau d'enquête

Le conseil municipal de Montréal montre la porte à la présidente de l’OCPM, Isabelle Beaulieu

La mise sous tutelle de l’organisme est aussi confirmée

Partager
Photo portrait de Annabelle Blais

Annabelle Blais

2023-11-21T23:15:00Z
2023-11-21T23:16:01Z
Partager

Après deux semaines de controverse et d’appels à la démission de la présidente de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM), les élus de la Ville de Montréal ont finalement tranché. Ils ont adopté la destitution d’Isabelle Beaulieu et la mise sous tutelle de l’organisme.

• À lire aussi: Le secrétaire général de l’OCPM brise le silence

• À lire aussi: L’Office de consultation publique de Montréal sera mis sous tutelle et la présidente sera remerciée

«On vient de prendre une décision importante pour l'OCPM, on vient mettre un terme au mandat de la présidente actuelle, Isabelle Beaulieu, pour faute grave. Pourquoi? Pour faute grave, parce qu'il y a un bris de confiance trop important», a déclaré hier Robert Beaudry, membre du comité exécutif, lors de la séance du conseil municipal.

Ce dernier a ainsi scellé une fois pour toutes le sort de Mme Beaulieu. Cette dernière s’accrochait à son poste malgré les révélations concernant ses dépenses extravagantes en restaurants, en mobilier de bureau et en matériel électronique.

La motion adoptée confirme la résiliation de son contrat «pour faute grave». Cela évite ainsi de lui payer un an de salaire, soit 156 000$ prévu en cas de cessation d’emploi.

«C'est une situation qu'on souhaite transformer en opportunité de revoir au complet l'institution. Mais pour ça, il faut poser des gestes forts», a ajouté M. Beaudry, également conseiller municipal du district Saint-Jacques.

Publicité

L’OCPM reçoit également l’ordre de suspendre toutes ses dépenses, à l’exception «des salaires, du loyer et des dépenses d’opérations essentielles» qui devront être approuvées au préalable par la trésorière.

Les activités déjà prévues d’ici la fin de l’année devront se faire en limitant les dépenses au maximum et elles devront aussi être autorisées par la trésorière.

Finalement, le directeur général devient responsable d'encadrer la gestion de l'OCPM d'ici à ce qu'une nouvelle présidence soit nommée. Il a aussi reçu le mandat d’enclencher un processus de recherche de candidats potentiels.

La vérificatrice générale a également officiellement reçu le mandat de faire la lumière sur les problèmes de gestion à l'OCPM de 2014 à 2023.

L’opposition aurait toutefois préféré que le conseil confie la gestion des dépenses à une ressource externe, le temps que la vérificatrice générale de la Ville de Montréal termine son enquête et émette ses recommandations. 

Isabelle Beaulieu quittant la salle de la Commission des finances vendredi. Son témoignage n'a pas été suffisant pour convaincre le comité exécutif de la maintenir à la tête de l'OCPM.
Isabelle Beaulieu quittant la salle de la Commission des finances vendredi. Son témoignage n'a pas été suffisant pour convaincre le comité exécutif de la maintenir à la tête de l'OCPM. Photo Agence QMI, JOEL LEMAY

Guy Grenier toujours en poste

Le numéro 2 de l’organisme, Guy Grenier, qui était lui aussi un habitué des bonnes tables montréalaises et des longues et coûteuses missions à l’étranger, demeure en poste pour le moment.

Le conseil municipal n’a pas le pouvoir de le congédier. La mairesse a toutefois rappelé vendredi qu’une nouvelle présidence serait rapidement nommée et que cette dernière pourrait agir.

«On se serait attendu avec tout ce qui se passe que Mme Beaulieu mette fin au contrat de M. Grenier, ce qui n’a pas été fait, ce qui démontre une certaine incompréhension de la grogne actuelle», avait-elle déclaré.

Publicité
  • Écoutez l'entrevue avec Denis Coderre, ancien maire de la ville de Montréal, à l’émission d’Alexandre Dubé sur QUB radio:

Ollivier toujours au caucus

Rappelons que Dominique Ollivier, présidente de l’OCPM entre 2014 et 2021 et responsable de très nombreuses dépenses de restaurants et de voyages en plus d'avoir permis à son propre bras droit Luc Doray d’en faire autant, a démissionné de son poste de présidente du comité exécutif la semaine dernière.

Dominique Ollivier a dû démissionner de son poste de présidente du comité exécutif en raison de nos révélations sur ses nombreuses dépenses lorsqu'elle dirigeait l'OCPM.
Dominique Ollivier a dû démissionner de son poste de présidente du comité exécutif en raison de nos révélations sur ses nombreuses dépenses lorsqu'elle dirigeait l'OCPM. Photo Agence QMI / Joël Lemay

Elle demeure toutefois membre du caucus de Projet Montréal et conseillère municipale. 

À un citoyen qui demandait pourquoi Mme Ollivier ne démissionnait pas de toutes fonctions, Robert Beaudry, membre du comité exécutif et responsable de l'OCPM, a répondu qu'elle avait déjà payé le prix pour «des choix qu'elle regrettait» et qu'à titre de conseillère, elle demeurait une «femme engagée» qui avait le «bénéfice collectif à cœur». 

«Tout le caucus de sa formation politique est à ses côtés et est heureux de compter sur une femme de sa compétence pour faire partie de son équipe», a-t-il dit.

Le chef de l'opposition Aref Salem a dénoncé le deux poids, deux mesures entre les traitements réservés à Mme Beaulieu et à Mme Ollivier. «Les faits ont été quasiment pareils», a-t-il dit.  

-Avec la collaboration de Clara Loiseau

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité