La récente contre-offensive de l’Ukraine dans le sud du pays destinée à reprendre la ville de Kherson occupée par la Russie pourrait faire en sorte que le conflit s’éternise, selon le fondateur de la Chaire Raoul-Dandurand, Charles-Philippe David.

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«La contre-offensive ukrainienne était prévue pour l’automne, a-t-il expliqué en entrevue à TVA Nouvelles. Je pense qu’elle a été devancée dans les derniers jours, en raison de l’acquisition des fameuses roquettes américaines très performantes et très sophistiquées qui permettent de viser des cibles militaires russes. Les Ukrainiens ont appris à les utiliser; des attaques en Crimée lors des dernières semaines ont fait très mal à la Russie [...]. Ça change un peu les choses.»

«Si l’Ukraine réussit à refouler un tout petit peu la Russie, je pense que le terme “interminable” pour cette guerre va s’appliquer», a ajouté le spécialiste.

Selon Charles-Philippe David, les troupes du président Vladimir Poutine se retrouvent en mauvaise posture.

«La Russie manque de ressources pour accentuer leur conquête du territoire ukrainien, a-t-il dit. Il ne peut pas y avoir d’expansion des objectifs de guerre. Ils ont de peine et de misère les ressources pour conserver 25% du territoire ukrainien. [...] Poutine est mal pris. On parle de plus en plus de mercenaires pour venir en aide à la Russie.»

«Faire peur»

La centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, qui se retrouve près des combats en Ukraine, est une carte dans la manche de Vladimir Poutine pour négocier avec les Occidentaux, selon le fondateur de la Chaire Raoul-Dandurand qui est professeur à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

Une explosion comparable à celle de Tchernobyl aurait des conséquences pour l’ensemble de l’Europe, mais aussi pour les Russes.

«Le but de la Russie est de faire extrêmement peur à l’Ukraine et aux Occidentaux», a estimé Charles-Philippe David.

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D’ailleurs, Vladimir Poutine ne serait pas le seul à utiliser la carte de l’intimidation, puisque, selon lui, l’Iran ferait de même avec les États-Unis, avec la livraison de drones armés à la Russie, selon les renseignements américains.

«Il y a toujours cette négociation en cours avec les Américains sur l’accord nucléaire qui n’est pas conclu, a indiqué le professeur. Je pense que l’Iran veut jouer la carte de la Russie pour forcer les États-Unis à conclure cet accord.»

«Si cela se confirme et que les drones armés sont utilisés sur-le-champ de bataille, c’est une nouvelle difficile pour l’Ukraine, a précisé M. David [...]. On est dans une mini-escalade et on espère qu’un accident de parcours ou une mauvaise décision ne mènera pas à une plus grande escalade.»