Le chef du Parti Québécois Paul St-Pierre Plamondon ne laissera jamais personne «pisser» sur l’indépendance du Québec
Annabelle Blais
«Je ne laisserai jamais personne uriner sur la mémoire de l’indépendantisme et la démarche légitime des Québécois de vouloir enfin devenir un pays, une société normale sur le plan démocratique», a réagi le chef du Parti Québécois Paul St-Pierre Plamondon mardi matin.
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Il réagissait à une caricature publiée dans The Gazette dans laquelle on voit un petit chien portant un justaucorps du drapeau du Canada en train d’uriner sur une immense affiche de René Lévesque.
«On célèbre le 100e anniversaire de la vie d’un grand homme qui a prôné que le Québec devrait décider par lui-même de devenir enfin une société normale sur le plan démocratique linguistique et culturel, et cette caricature pisse dessus», a-t-il ajouté.
«Mon message pour vous aujourd’hui, c’est que le fédéralisme à-plat-ventriste, ça donne ça. Couchez-vous par terre, écrasez-vous, et ils vont vous piler dessus. Tenez-vous debout, tenez-vous droit et vous aurez du respect», a-t-il martelé.
Cette caricature est le reflet, selon lui, du phénomène plus large de «Québec bashing» et de ce qui s’écrit régulièrement dans les médias dans le reste du Canada.
«La seule manière qu’on aura un jour du respect comme société normale, c’est lorsque nous aurons un pays, lorsque nous serons indépendants, et évidemment que René Lévesque, c’est notre héritage, et ce n’est pas normal dans une société comme la nôtre que, littéralement, on urine sur sa mémoire», a-t-il ajouté.
Il ne demande pas au quotidien de retirer la caricature pour autant, mais il demande aux chefs des autres partis politiques du Québec de la dénoncer. En fin d’après-midi, le chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault, a réagi en affirmant que le dessin était «de très mauvais goût».
«Je suis un fervent de la liberté d’expression. Les gens ont le droit de dire et de dessiner ce qu’ils veulent. Mais moi aussi, j’ai une liberté d’expression et je vais m’en servir», a-t-il insisté.
Il ne demande au quotidien de retirer la caricature pour autant. « Je suis un fervent de la liberté d’expression. Les gens ont le droit de dire et dessiner ce qu’ils veulent. Mais moi aussi j’ai une liberté d’expression et je vais m’en servir », a-t-il insisté.
Mais demande aux chefs des autres partis politiques du Québec de la dénoncer. En fin d’après, le chef de la CAQ François Legault a réagi en affirmant que le dessin était « de très mauvais goût » .
Même son de cloche du côté d’Éric Duhaime. Je la trouve de mauvais-goût, surtout quelques jours après la commémoration du centième anniversaire de René Lévesque. Je pense que c’Est un premier ministre qui a été très marquant dans l’histoire du Québec (...). Cela étant dit, je suis un défenseur de la liberté d’expression, et je ne vais pas commencer à dire qu’il faut censurer les caricaturistes, loin de là. Personnellement, je ne l’ai pas trouvée drôle, et je ne pense pas que c’est de très bon goût »
Le caricaturiste en question, Jacques Goldstyn, aussi connu sous le nom de Boris, a rapidement réagi à la controverse, se défendant d’avoir porté atteinte à la mémoire de René Lévesque.
«La caricature est un instantané de l’histoire d’une vieille génération (montrée ici par l’illustration d’une très vieille dame) qui ne portait pas de respect envers les réalisations et la mémoire de René Lévesque», a-t-il été indiqué sur sa page Facebook.
«Les caricatures sont parfois mal interprétées. [...] Mon intention n’était pas de blesser, je suis moi-même un grand admirateur de René Lévesque», a-t-il soutenu en entrevue à LCN en après-midi.
En après-midi, le chef a jugé l’explication « surprenante ». « En même temps je le considère de bonne foi et je le crois sur parole, a affirmé le chef de passage à Lavaltrie. « Constatons que ça a fait réagir et que son intention était de porter exactement le même message que nous », a-t-il expliqué avant d’ajouter qu’il allait toujours réagir « vivement » si un message ou une image littéralement urine sur la mémoire de René Lévesque, je ne changerai pas d’opinion. »
En début de soirée, le porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a expliqué qu'il s'apprêtait à émettre un communiqué au moment où son équipe a vu les explications du caricaturiste. « En la voyant, je l'ai trouvée franchement déplacée, c'est le moins qu'on puisse dire, de mauvais goût », a-t-il déclaré.
Tout en acceptant les explications du caricaturiste, il a déploré la publication. « C'est dommage qu'on ait alimenté comme ça, pendant toute la journée, des tensions autour d'une figure qui devrait rassembler les Québécois, Québécoises, la figure de René-Lévesque. Très dommage, toute cette histoire », a-t-il commenté en marge d'un rassemblement militant à Québec.
-Avec la collaboration de Gabriel Côté et Marc-André Gagnon
– Écoutez en entrevue Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti Québécois, au micro de Benoît Dutrizac sur QUB radio:
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