Fleury parmi les grands

Dans les dernières secondes de la rencontre, les partisans du Centre Bell scandaient des « Fleury, Fleury, Fleury. » Pour une fois, les cris n’avaient rien de moqueur, mais ils servaient à reconnaître la carrière d’un futur membre du Temple de la renommée.

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Marc-André Fleury a choisi le scénario parfait pour sa 500e victoire. Il l’a fait chez lui à Montréal sous les yeux de sa sœur Marylène et de plusieurs de ses amis originaires de Sorel. Dans l’histoire de la LNH, il y a seulement trois gardiens avec 500 victoires ou plus : Martin Brodeur (691), Patrick Roy (551) et Fleury. 

« Ça fait quelques années que j’y pense. C’est un chiffre que je m’étais mis en tête, que je voulais atteindre avant d’accrocher mes jambières. Je suis fier de moi. Mais j’ai tellement de soutien de mes coéquipiers, des entraîneurs, ma famille et mes amis. Je suis content d’avoir pu réussir ça à Montréal devant le monde que je connais. »

Fleury a repoussé 30 tirs pour signer son deuxième jeu blanc de la saison et son 69e depuis ses débuts dans la LNH dans un gain de 2 à 0 des Blackhawks contre le Canadien, jeudi, au Centre Bell. 

« C’était magique comme moment, ça ne pouvait pas arriver à un meilleur gars, a dit Jimmy Waite, l’entraîneur des gardiens des Hawks, avant de descendre de la passerelle. Et il a obtenu cette victoire sur la glace du Centre Bell. C’est un autre grand moment d’une grande carrière. »

Juste trois joueurs

À la fin du match, le numéro 29 s’est retrouvé au cœur d’un immense attroupement avec ses coéquipiers des Hawks. À l’autre bout de la patinoire, Mathieu Perreault, David Savard et Chris
Wideman ont eu la délicatesse de rester sur la glace pour applaudir la première étoile de la rencontre en tapant avec leur bâton sur la glace. 

Même si Fleury portait un autre chandail, ils ont reconnu l’ampleur de l’exploit. Mais ils n’étaient que trois à saisir la symbolique. 

« Je me suis souvent entraîné avec Marc-André l’été quand j’étais plus jeune, a dit Jonathan Drouin. C’est l’une des personnes les plus gentilles et un gars vraiment humble. J’aurais aimé le voir obtenir sa 500e victoire en le regardant à la télévision contre une autre équipe. Mais je suis heureux pour lui, il le mérite. »

La main sur le cœur

Michel Lacroix, la voix du CH au Centre Bell, a dérogé de sa routine habituelle. Après le match, il a immédiatement annoncé le choix de la première étoile à Fleury en plus de mentionner qu’il venait de gagner un 500e match. Quelques secondes plus tard, Lacroix a fait l’annonce des trois étoiles, répétant celle du gardien de Sorel. 

Fleury, qui se retrouvait déjà dans le vestiaire des Hawks à célébrer avec ses coéquipiers, a fait la petite marche dans le corridor pour saluer les partisans. Il a touché sa main sur son cœur pour les remercier. Un beau moment. 

De ses 500 gains dans la LNH, l’ancien des Penguins et des Golden Knights en a obtenu 23 contre le Tricolore. Les Rangers (33), les Flyers (30) et les Islanders (27) sont les trois équipes qu’il a battues le plus souvent. 

À son premier départ avec les Hawks contre le Tricolore, le Sorelois a préservé son jeu blanc dans les dernières minutes du match en stoppant deux tirs de Ben Chiarot et Drouin. Mike Hoffman a également décoché un boulet contre Fleury en supériorité numérique en première période. 

Mais malgré les 30 tirs, le CH n’a pas généré trop de chances de marquer. C’était un autre match à l’image de cette saison de misère. 

Il y avait onze absents chez le Tricolore, en comptant Shea Weber qui ne devrait plus jamais jouer et les deux cas positifs à la Covid-19 en Brendan Gallagher et Sami Niku.

Toews enfin

Il y avait encore un zéro dans la colonne des buts pour Jonathan Toews. Avant la visite à Montréal, le capitaine des Hawks traversait la pire période de sa carrière avec 25 matchs sans but. Toews a freiné cette série noire en deuxième période. En supériorité numérique, il a redirigé une passe parfaite de Seth Jones pour inscrire le premier but du match. 

Après son but, Toews a patiné en direction du filet adverse pour offrir une petite tape d’encouragement à Fleury. Le Franco-Manitobain reconnaissait l’importance de cette rencontre pour l’homme masqué des Hawks. 

Sur une note personnelle, Toews a poussé un soupir de soulagement après ce but. Il n’avait pas touché la cible depuis le 5 mars 2020. L’an dernier, le numéro 19 n’a pas joué un seul match, restant à l’écart du jeu puisqu’il a souffert du syndrome de réponse inflammatoire systémique.  

Henrik Borgstrom a marqué l’autre but des Hawks. L’ancien choix de premier tour des Panthers de la Floride a profité d’une gaffe d’Alexander Romanov pour inscrire le but d’assurance. 

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