Le cauchemar de l'amateur de football québécois
Philippe Asselin
Les amateurs de football de la Belle Province ne sauront pas où donner de la tête, samedi soir, alors qu’un affrontement entre les Carabins de l’Université de Montréal et le Rouge et Or de l’Université Laval s’amorcera pratiquement en même temps que le match des Alouettes de Montréal.
Il y aura également un duel entre deux puissances de la première division collégiale, soit les Phénix d’André-Grasset et les Spartiates du Vieux Montréal. Une situation que déplore l’ancien quart-arrière des Carabins et aujourd’hui coordonnateur à l’attaque des Phénix, Gabriel Cousineau.
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«C’est la plus grosse fin de semaine de football depuis la venue de la pandémie. Ç’aurait pu être un week-end de rêve, mais c’est un peu le cauchemar de l’amateur de football que les trois matchs soient en même temps», a-t-il indiqué, lorsque joint au téléphone vendredi.
Cousineau ne veut pas pointer du doigt personne, mais évoque un manque de communication généralisé.
«Ce n’est pas la faute de personne et c’est la faute de tout le monde en même temps. C’est sûr que c’est beaucoup demandé au Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) et la Ligue canadienne de football (LCF) de s’arrimer. Mais, si on veut que la participation augmente, alors que les inscriptions au football n’arrêtent pas de chuter, il faut qu’on permette aux jeunes et aux amateurs de profiter pleinement de l’offre qu’on a au Québec.»
Manque de visibilité
Rêvant d’un modèle comme celui en place aux États-Unis, où le vendredi est réservé au football de niveau secondaire, le samedi aux universitaires et le dimanche à la NFL, Cousineau sait très bien que la réalité est différente au Québec. Il croit cependant qu’il y a un manque à gagner entre les objectifs de visibilité et les moyens pris pour en obtenir.
«C’est sûr que la LCF a son rôle à jouer dans la relève du football canadien en ayant une présence dans la communauté, a-t-il ajouté. Le RSEQ, qui désire envoyer le plus de joueurs possible chez les pros pour faire rayonner ses circuits, se doit de permettre à ses jeunes d’assister aux matchs des pros.»
À plusieurs reprises dans l’entretien, Cousineau a souligné qu’il voulait que le Québec se donne les moyens de ses ambitions.
«C’est en amenant des petits changements dans nos façons de faire que cela permettra d’avoir davantage de joueurs qui percent chez les pros. Nous sommes fiers des gars de chez nous qui jouent dans la LCF et des Laurent Duvernay-Tardif et Benjamin St-Juste qui ont réalisé l’impensable en évoluant dans la NFL. C’est important de continuer d’avancer.»
Un passionné
Sur une note plus personnelle, la pandémie a été confrontant pour Cousineau. Le jeune trentenaire, qui a décidé de faire sa vie professionnelle dans le football après ses études universitaires, n’a pas eu d’autre choix que de remettre son avenir en question.
«Pendant la pandémie, j’ai été obligé de m’assoir et de m’interroger. Je suis même devenu boulanger», a révélé celui qui a accepté le poste qu’il occupe au Collège André-Grasset l’été dernier.
Les interrogations ont rapidement pris le bord, une fois qu’il a remis les pieds sur le terrain cet été.
«Quand je suis revenu au football, lors du premier entraînement des Phénix, ça m’a tout de suite rappelé que c’est du football que je veux faire dans la vie. Mon objectif, c’est d’aider le football québécois à long terme», a clamé celui dont la passion pour son sport n’est définitivement plus à prouver.