Le cargo russe «Fesco Uliss» interdit d'entrée à Trois-Rivières dérouté vers les Bahamas
Louis Cloutier | TVA Nouvelles
Le cargo russe «Fesco Uliss», à qui il a été interdit de se rendre à Trois-Rivières, en Mauricie, a finalement été dérouté vers le port de Freeport aux Bahamas.
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Il y déchargera sa cargaison de brai, une matière première destinée aux alumineries du Québec.
Le chargement sera par la suite transféré sur un autre navire, non soumis aux sanctions visant la Russie, qui viendra le livrer à Trois-Rivières avec un mois et demi de retard.
Le «Fesco Uliss», dont le port d’attache est Vladivostok, a été empêché d’entrer en eau territoriale canadienne.Transports Canada a indiqué qu’il «est toutefois entré dans la zone économique exclusive canadienne avant de faire demi-tour».
Cette situation n’est pas sans causer un contretemps pour les alumineries qui attendent leur livraison.
De façon générale, leur association fait valoir que les alumineries pourront composer avec les sanctions en se tournant, si besoin est, vers d’autres fournisseurs de matière première, quitte à ce qu’il y ait un impact sur les prix.
«Quand on doit, comme on dit en bon québécois, se virer de bord sur un 30 sous pour aller chercher un approvisionnement pour en remplacer un, ça coûte plus cher parce qu’on va prendre le prix que le marché va nous charger», a indiqué Jean Simard, président de l’Association de l’aluminium du Canada.
Le boycottage économique de la Russie, ajouté aux conséquences de la pandémie, a pour effet de faire bondir à des niveaux jamais atteints le prix de l’aluminium.
En comptant ce qu’on appelle la «prime régionale», le prix de la tonne touche presque les 5 000 $ US.
Après la Chine, la Russie est le plus grand producteur d’aluminium, alors que les États-Unis sont acheteurs.
«En ce qui concerne l’aluminium, je ne vois pas de problème à long terme. Les Américains pourraient toujours décider de lancer des alumineries», a observé Jean-Claude Bernatchez, professeur en relations de travail à l’Université de Trois-Rivières.