Le Canadien en séries: d’impossible à réalité!

Marc de Foy
Les trouble-fête diront que le Canadien en doit une aux Hurricanes. L’équipe de la Caroline lui avait mis la table en laissant sept de ses joueurs réguliers à la maison. Le buffet était grand ouvert pour le Tricolore. Ses joueurs n’avaient qu’à se servir.
Mais les choses ne se sont pas passées exactement comme ça. Les hommes de Martin St-Louis ont dû puiser au fond de leur énergie pour confirmer leur présence en séries.
Nul ne sait ce qu’ils seront en mesure de faire en séries contre les Capitals de Washington. Logiquement, le Tricolore ne devrait pas se rendre plus loin qu’au premier tour.
Mais ne dit-on pas que les séries sont un animal différent?
Il est arrivé que l’équipe montréalaise cause des surprises pendant la danse des séries. Au nombre de ses victimes, on retrouve justement les Capitals, qui avaient terminé 33 points devant elle au classement en 2010.
Samuel Montembeault pourrait-il répéter les prouesses de Jaroslav Halak?
Le temps le dira.
Tout à fait mérité
D’ici à ce que les séries commencent, il faut saluer cette équipe, qui a surpris bien du monde en méritant sa place. Car c’est bien ce qui est arrivé, le Canadien ne l’a pas volée, cette fameuse place.
C’est tout à fait mérité!
Pour la première fois depuis bien longtemps, on a vu une équipe dévouée à son travail au Centre Bell. Bien oui, il y a eu des soirs où ça ne paraissait pas du tout.
Mais quelle équipe peut jouer la pédale au plancher pendant 82 matchs?
Aucune.
Même pas les meilleures, à part de très rares exceptions.
Il y a deux ans, les Bruins ont survolé la LNH en remportant 65 victoires et en amassant 135 points. Mais la flamme s’était éteinte au premier tour.
Leur entraîneur d’alors, Jim Montgomery, avait expliqué cette élimination des siens aux mains des Panthers en disant qu’ils avaient volé trop longtemps sur le pilote automatique.
Plusieurs artisans
Quand je regarde les effectifs du Canadien, je pense d’abord à Brendan Gallagher. Le vétéran donnait tout ce qu’il avait quand l’équipe tournait en rond au début de la saison. J’aime croire que sa tenue a inspiré ses coéquipiers.
Sans lui, le Canadien ne se préparerait peut-être pas à jouer en séries.
Le deuxième nom qui me vient à l’esprit est celui de Lane Hutson. Lui aussi s’est donné corps et âme du début à la fin.
Nick Suzuki vient au troisième rang. À partir de décembre, il s’est transformé en vrai capitaine. Il est devenu un chef de file.
Et que dire de Samuel Montembeault?
Le gardien de Bécancour a lutté contre vents et marées pour mener les siens à bon port.
Plusieurs étaient prêts à le remplacer par Jakub Dobes lorsque ce dernier a remporté quelques victoires consécutives.
Cole Caufield a évidemment joué un grand rôle cette course aux séries.
L’acquisition d’Alexandre Carrier a donné plus de corps à la défense.
Josh Anderson et Christian Dvorak, les deux compagnons de trio de Gallagher, se sont transformés en joueurs fort utiles.
Et il y a le coach.
Martin St-Louis a insufflé à ses joueurs le désir de vaincre et le plaisir de jouer qui l’animaient pendant sa carrière.