Guerre commerciale: le Canada veut une discussion «sérieuse et professionnelle» avec l'administration Trump
Guerre tarifaire avec les États-Unis

Zoé Arcand
Le Canada invite l’administration Trump à s’engager dans une conversation «sérieuse et professionnelle» au sujet du commerce qui permettrait de stimuler les économies des deux voisins nord-américains de manière «mesurée».
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«Le premier ministre canadien respecte que Trump essaie de stimuler l’économie pour le peuple américain. C’est aussi ce qu’essaie de faire [Mark Carney] pour le Canada», a expliqué lors d’une entrevue au réseau américain Fox News l’ambassadrice canadienne aux États-Unis, Kristen Hillman.
Dans le contexte des menaces d’annexions de Donald Trump et du déclenchement de la guerre tarifaire, l’ambassadrice a surtout été questionnée au sujet des priorités en matière d’affaires internationales du nouveau locataire du 24 Sussex.
Car plutôt que de s’envoler vers Washington lors de son premier voyage comme premier ministre, M. Carney a choisi de s’envoler vers l’Europe dans le but de renforcer les liens avec la France et le Royaume-Uni.
«Hâte» de rencontrer Trump
La diplomate a rassuré l’animatrice en disant qu’Ottawa avait tendu la main à la Maison-Blanche et «avait hâte» de rencontrer Donal Trump et son équipe. Mais elle a aussi confirmé que le Canada était aussi à la recherche de «nombreux autres amis».
«Le monde dans lequel on vit est dangereux», a-t-elle souligné.
L’ambassadrice canadienne a indiqué qu’une conversation avec le Secrétaire d’État américain Howard Lutnick la semaine dernière avait permis au gouvernement canadien de mieux comprendre l’ensemble du programme de Donald Trump en matière de commerce.
«Nous avons ensuite discuté de la façon dont le Canada peut s’y intégrer» comme pays souverain, a-t-elle ajouté.
Mme Hillman a pris soin de souligner que 91% des Canadiens n’étaient «pas intéressés à avoir une discussion sur l’idée de se joindre aux États-Unis».
Pédagogue, elle a expliqué que cette détermination du Canada de rester souverain n’était pas «un affront» au peuple américain ou à son président.
«C’est une affirmation de notre propre patriotisme», a spécifié la représentante du Canada, réitérant vouloir développer une relation «professionnelle et sérieuse» avec les États-Unis.
Il a aussi été question, lors de cet entretien, du contrat d’achat de 88 avions militaires F-35 à la compagnie américaine Lockheed Martin. Un porte-parole du ministère de la Défense a déclaré à l’AFP que le nouveau chef d’État souhaitait évaluer s’il constituait «sous sa forme actuelle, le meilleur investissement pour le Canada.»