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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Le Canada va augmenter ses exportations de pétrole pour aider l'Europe

AFP
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Raphaël Pirro | Agence QMI

2022-03-24T17:15:04Z
2022-03-24T19:30:40Z
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Le Canada pourrait augmenter ses exportations de gaz et de pétrole vers l’Europe de 300 000 barils par jours d’ici la fin de l’année pour répondre aux besoins criants des pays qui cherchent à mettre fin à leur dépendance aux ressources de la Russie.

Cette annonce survient alors que le ministre fédéral des Ressources naturelles, Jonathan Wilkison, se trouve à Paris pour rencontrer ses partenaires dans le cadre de la réunion ministérielle de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

«Ce n’est pas énorme à comparer à ce que nous produisons déjà», a estimé une source bien au fait du dossier, puisqu’il s’agit d’une augmentation d’environ 5 % des exportations totales de pétrole.

«Nous faisons ce que nous pouvons avec les infrastructures existantes parce que le besoin est dans le court terme et l’Europe a besoin de pétrole et de gaz aussi rapidement que possible», ajoutant que certains pays traitant avec la Russie sont «inquiets» de ne plus pouvoir s’approvisionner en énergie au cours des prochains mois.

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Celle-ci a indiqué que plusieurs pays ont fait comprendre de manière répétée qu’ils étaient à la recherche d’une solution de rechange et que le Canada était bien placé pour répondre à leurs demandes. Ces pays n’auraient toutefois pas fait «pression» sur le Canada.

«Nos amis et alliés en Europe ont besoin que le Canada et d'autres pays montent au créneau. Ils nous disent qu'ils ont besoin de notre aide pour s'affranchir du pétrole et du gaz de la Russie dans l'immédiat tout en accélérant la transition énergétique continentale. Le Canada est particulièrement bien placé pour aider dans ces deux dossiers», a fait savoir le ministre Wilkinson par communiqué jeudi.

«On va faire tout ce qu’on peut pour aider nos collègues et amis européens. Comme eux, nous croyons qu’il faut s’attaquer évidemment à la dépendance au pétrole et au gaz russe tout en continuant à lutter contre les changements climatiques», a pour sa part déclaré le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault.

Le gouvernement ne peut pas publiquement confirmer l’augmentation des exportations à ce stade-ci puisque la décision reviendrait aux compagnies énergétiques, mais, sans surprises, «il y a de l’intérêt de prendre part à ça».

Dans la même veine, Justin Trudeau a annoncé mercredi la création d’un groupe de travail Canada-Union européenne dont l’objectif sera d’«approfondir la coopération sur la sécurité énergétique».

L'UE en réflexion 

L'Union européenne (UE) réfléchit à un embargo sur le pétrole russe.

Le Canada a annoncé en parallèle l'octroi de 8 millions de dollars au programme de transition vers l'énergie propre de l'AIE, afin d'aider les économies émergentes à accélérer leur transition énergétique tout en répondant à leurs besoins en énergie.

Au Canada, les émissions de carbone du secteur pétrolier et gazier ont augmenté de 20% depuis 2005 et représentent 26% des émissions totales.

L'an dernier, le gouvernement Trudeau avait annoncé vouloir réduire les GES de 40 à 45% d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005, sans détailler comment il comptait atteindre cette cible, qui est inférieure à celle de l'Union européenne et des États-Unis.

Les prix du pétrole sont repassés au-dessus du seuil des 120 dollars le baril mercredi, stimulés par la perspective de nouvelles sanctions contre la Russie, la chute des stocks américains et des dégâts sur un terminal pétrolier russe.

- Avec l'Agence France-Presse

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