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L'article provient de TVA Sports
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Coupe Davis: «FAA» et le Canada à deux victoires du rêve

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Photo portrait de Jessica Lapinski

Jessica Lapinski

2022-11-26T15:45:49Z
2022-11-27T03:50:50Z
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La délégation canadienne est arrivée à cette phase finale de la Coupe Davis avec un unique but en tête, celui de remporter les grands honneurs de la compétition pour la première fois de son histoire. La voici à deux victoires de son objectif.

Grâce aux efforts combinés de Félix Auger-Aliassime et de Vasek Pospisil, le Canada a pris la mesure de l’Italie 2-1, samedi en demi-finale, dans la belle Malaga.

Quatre ans après avoir perdu en ronde finale contre l’Espagne, Félix et ses coéquipiers affronteront donc la surprenante Australie ce matin aux environs de 7 h, heure du Québec.

«Je suis si fier de cette équipe, si fier des gars, de ce qu’ils ont accompli, s’est réjoui le capitaine Frank Dancevic, peu après la victoire de Félix et Vasek dans le double décisif. On va célébrer un peu [samedi soir], c’est certain, mais nous avons un autre match [dimanche].»

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«Le but ultime est de remporter le trophée, et c’est que nous sommes déterminés à faire», a renchéri l’ancien joueur.

«Shapo» en échappe un autre

Et oui, le capitaine avait bien raison d’être fier. Comme face à l’Allemagne en quarts de finale, jeudi, sa jeune équipe s’est relevée devant l’adversité. Car comme en quarts de finale, Denis Shapovalov a échappé un premier match très serré.

Dans une rencontre de plus de 3 heures ponctuée d’échanges de spectaculaires et de nombreux revirements de situation, le 18e joueur mondial a baissé pavillon devant Lorenzo Sonego, 45e, 7-6 (4), 6-7 (5) et 6-4.

«Shapo» a eu ses chances dans la manche ultime, mais l’Italien de 27 ans a effacé trois balles de bris à 3-3, avant de briser le Canadien au 10e jeu, alors que ce dernier menait pourtant 30-0.

Sonego, qui avait aussi aidé l’Italie jeudi en défaisant l’Américain Frances Tiafoe, n’a pas eu grand-chose à faire dans ce jeu ultime. Shapovalov a commis trois doubles fautes, dont une sur balle de match, pour offrir le premier point à l’Italie sur un plateau d’argent.

Match parfait pour Félix

Cette défaite de l’Ontarien signifiait qu’une fois de plus, Félix avait la pression de maintenir son pays en vie.

Le tout au son des chants et des tambours des Italiens, nombreux à avoir fait le déplacement, et qui offraient une véritable ambiance de Coupe Davis dans le stade Martin Carpena.

Mais clairement, ni la foule ni la charge qui reposait sur sa raquette n’a dérangé le Québécois face au jeune Lorenzo Musetti, classé 23e, contre qui il montrait en carrière une fiche de deux victoires contre deux revers en carrière.

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Il faut dire que le sixième mondial avait des repères récents contre son jeune adversaire. Même s’il disait jeudi se méfier du joueur de 20 ans, Auger-Aliassime l’avait éliminé en deux petites manches à Florence, il y a quelques semaines, avait de remporter le premier de ses trois titres en autant de semaines.

Impérial au service, comme c’est presque rendu la norme pour lui sur surface dure intérieure, la fierté de L’Ancienne-Lorette s’est imposée 6-3 et 6-4, en 1 h 25 min.

«Mon match de simple s’est parfaitement déroulé, a reconnu Félix. Je n’ai pas été brisé, ce fut une rencontre comme on les aime, nous, les joueurs.»

Bouleversements en double

Par chance, car il restait un double décisif à disputer pour les deux nations. Et tant Dancevic que le capitaine italien Filippo Volandri ont pris les spectateurs par surprise en modifiant les formations annoncées.

Plutôt que Shapovalov, c’est Auger-Aliassime qui est sauté sur le terrain quelques minutes après avoir terminé son simple.

Et plutôt que Simone Bolelli, c’est Matteo Berrettini, qui n’était pas censé jouer en raison d’une blessure à un pied, qui a été jumelé à Fabio Fognini (voir autre texte).

La stratégie s’est avérée plus payante pour le Canada que pour l’Italie. Avec Félix au service et le vétéran Pospisil au filet, les représentants de l’unifolié ont fait des ravages, effaçant un bris dans chaque manche pour l’emporter 7-6 (2) et 7-5.

«Les gars ont joué du tennis exceptionnel en double, a relevé Dancevic. Ce fut un effort d’équipe, mais vraiment de tout le monde, du personnel jusqu’aux joueurs. C’est ce qui nous a permis de nous en sortir.»

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LE CHANGEMENT PAYANT DU CAPITAINE

MALAGA, Espagne | Comme face à l’Allemagne, c’est Denis Shapovalov qui avait été annoncé en double, dans l’éventualité où le Canada devrait disputer une rencontre de barrage. Mais c’est plutôt Félix Auger-Aliassime qui a foulé le court en compagnie de Vasek Pospisil.

Shapovalov, qui avait gagné jeudi aux côtés du vétéran, s’est fait masser le haut du dos pendant quelques minutes durant la troisième manche de son simple perdu aux mains de Lorenzo Sonego.

Mais le Canadien de 23 ans a assuré samedi qu’il se sentait bien. Non, si Frank Dancevic a plutôt choisi le Québécois pour ce match sans lendemain pour les perdants, c’est que «Shapo» venait de passer 3 h 15 min sur le terrain.

«Denis a tout laissé sur le court [samedi], a pointé le capitaine. C’était dur [pour lui] de revenir afin de jouer le double, tandis que Félix était frais et dispo.»

La stratégie a fonctionné. Et Dancevic en semblait très fier : on voyait l’ancien joueur brandir le poing à chacun des coups gagnants de son duo.

Une paire qui, d’ailleurs, avait grandement contribué à la qualification du Canada pour cette phase ultime de la Coupe Davis, en septembre.

À Valence, Auger-Aliassime et Pospisil – ex-quatrième mondial en double – avaient remporté les deux matchs qu’ils avaient disputés ensemble.

«Je me sentais bien en double. C’est toujours bon de jouer avec Vasek. L’équipe sur le banc était super. Quand on dispute la Coupe Davis, on ne peut pas être fatigué», a commenté le Québécois.

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Le retour de Berrettini

Le capitaine italien Filippo Volandri a pour sa part choisi de lancer dans la mêlée Matteo Berrettini, 16e mondial en simple, qui devait être présent à Malaga uniquement pour encourager ses coéquipiers, car il souffre d’une blessure à un pied.

Une décision surprenante en apparence, puisque Fabio Fognini et Simone Bolelli, qui avaient éliminé les puissants Américains jeudi, jouent ensemble en Coupe Davis depuis huit ans.

Mais Bolelli était blessé, a expliqué Volandri après la défaite, et Berrettini était prêt à le remplacer.

Prêt mentalement, du moins. Car l’ancien top 10 l’a reconnu : s’il a «tout tenté», l’Italien n’était «pas à son meilleur niveau».

«Je suis vraiment fier de tous les membres de mon équipe, a tout de même convenu son capitaine, parce que lorsque je leur demande d’essayer quelque chose, ils le font.»

LES DEUX NATIONS FINALISTES

 La formation canadienne

Félix Auger-Aliassime

6e en simple / 258e en double

Denis Shapovalov

18e en simple / 75e en double

Vasek Pospisil

100e en simple / non-classé en double (mais ex-numéro 4)

Alexis Galarneau

204e en simple / 411e en double

Gabriel Diallo

224e en simple / 1826e en double

Capitaine : Frank Dancevic

 La formation australienne

Alex de Minaur

24e en simple / 198e en double

Jordan Thompson

85e en simple / 466e en double

Thanasi Kokkinakis

95e en simple / 15e en double

Max Purcell

221e en simple / 33e en double

Matthew Ebden

741e en simple / 26e en double

Capitaine : Lleyton Hewitt

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«Nous méritons d’être ici» - Félix Auger-Aliassime

Plus prestigieuse compétition en équipes du tennis masculin, la Coupe Davis a été disputée pour la première fois en 1900. En 122 ans d’histoire, le Canada avait atteint la finale une seule fois avant samedi, en 2019.

Misant alors sur une délégation très jeune, les surprenants Canadiens avaient baissé pavillon en deux matchs devant les puissants Espagnols menés par Rafael Nadal.

Mais tout est différent cette fois, estime Félix Auger-Aliassime. «Je pense que nous misons sur l’équipe la plus complète de l’histoire du Canada, a déclaré la sixième raquette mondiale. Nous méritons d’être ici, dans cette position.»

Une énergie spéciale

L’esprit d’équipe qui unit les joueurs canadiens a maintes fois été relevé cette semaine. Il n’y a qu’à regarder vers le banc de l’équipe pour le saisir.

Il était aussi palpable samedi, en conférence de presse, quand le capitaine Frank Dancevic et ses trois titulaires – Félix, Denis Shapovalov et Vasek Pospisil – se sont tous présentés devant les médias, accompagnés par les Québécois Alexis Galarneau et Gabriel Diallo, venus dans le sud de l’Espagne à titre de substituts.

Chacun hochait la tête pour soutenir la réponse de son coéquipier. Les regards complices étaient nombreux.

«Depuis que nous avons joué à Valence [en septembre], dans la phase des groupes, j’ai l’impression qu’il y a une énergie spéciale au sein de cette équipe», a relevé Auger-Aliassime.

Des Australiens intrigants

La délégation canadienne n’aura toutefois pas droit à un long repos avant d’affronter les surprenants et intrigants Australiens dans ce dernier match. La finale débutera à 13h dimanche, heure de Malaga. La demi-finale, elle, s’est terminée vers 21h.

Tombeuse de la Croatie en trois matchs vendredi, l’Australie de l’ancien numéro 1 au monde Lleyton Hewitt attendait donc depuis presque 24 heures de connaître l’identité de son ultime adversaire.

Et si, sur papier, elle est moins redoutable que la formation du Canada, l’Australie mise tout de même sur le 24e mondial, Alex de Minaur, ainsi que sur trois joueurs classés dans le top 40 en double: Thanasi Kokkinakis (15e), Matthew Ebden (26e) et Max Purcell (33e).

Avant de battre les Croates en demi-finale, les Australiens étaient venus à bout des Néerlandais en deux petits matchs. Thompson et de Minaur avaient triomphé en simple.

«Je suis très fier de l’effort déployé par tout le monde. Ce fut un beau parcours. Il reste une dernière journée [dimanche] et nous sommes prêts à tout donner», a prévenu Félix samedi.

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