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L'article provient de TVA Nouvelles

«Convoi de la liberté»: le camion aux mille noms, symbole de la contestation

MARTIN ALARIE / AGENCE QMI / JOURNAL DE MONTREAL
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Agence France-Presse

2022-02-14T20:07:14Z
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C'est un camion blanc recouvert de noms et de slogans. Garé à proximité du parlement à Ottawa, il est devenu l'un des symboles de la contestation canadienne et un passage obligé pour les manifestants anti-mesures sanitaires qui bloquent les rues de la capitale, fiers de participer à cette «page d'histoire».

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Gaëtan, Derek, Ariana, Marc-André, Jessyca... des centaines de signatures sont inscrites au marqueur noir sur la carrosserie.

«Les gens lisent l'histoire, vous êtes en train de la faire!», «Dieu bénisse les camionneurs», «Merci cowboy!», peut-on aussi lire.

Près du camion, Nancy Lauzon, une infirmière à la retraite s'enthousiasme, fière, derrière ses lunettes rectangulaires noires, que ses compatriotes caricaturés à l'étranger pour être «si polis», haussent le ton.

«J'ai écrit mon nom sur le camion parce que c'est un événement historique», explique à l'AFP cette habitante d'Ottawa de 64 ans, des mèches blondes s'échappant de son bonnet blanc.

«Avec un peu de chance, mes petits-enfants se rappelleront que leur grand-mère s'est battue pour la liberté», espère-t-elle, la voix étranglée par les sanglots.

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À l'avant du véhicule, une petite fille en combinaison de ski rose, à peine plus grande que la roue avant, dessine un coeur sous le regard attendri de Cathy Stevens, originaire de Calgary (Alberta, ouest), qui attend son tour pour récupérer le marqueur. Précieux, le feutre noir gèle en raison de la très basse température, créant une petite file d'attente.

Pour son conjoint, Gilles Desbiens, ouvrier, ce camion symbolise un «rassemblement des Canadiens qui se soucient de l'avenir». Il mériterait d'être «gardé dans un mémorial».

MARTIN ALARIE / AGENCE QMI / JOURNAL DE MONTREAL
MARTIN ALARIE / AGENCE QMI / JOURNAL DE MONTREAL

Installé derrière un énorme volant couleur camel, Spencer Bautz, portant bouc et chapeau de cowboy noir, est sans arrêt interrompu par des manifestants.

Ces derniers se pressent jusqu'à sa fenêtre pour le féliciter, l'encourager, lui offrir des cigarettes, complimenter son véhicule ou lui tendre des lettres. Parfois, ils demandent à prendre un selfie avec lui.

Yeux clairs et traits fins, le jeune homme de 24 ans à la personnalité volubile, qui est là depuis le début de la contestation, leur répond à tous, du tac au tac, sans se départir de son sourire éclatant.

MARTIN ALARIE / AGENCE QMI / JOURNAL DE MONTREAL
MARTIN ALARIE / AGENCE QMI / JOURNAL DE MONTREAL

Pour Spencer Bautz, son camion est devenu «un rappel constant de l'événement». «Chaque fois que je vais passer devant ou le regarder, je vais être submergé par un flot d'émotions me rappelant à quel point c'était spécial», dit-il. «Je n'ai jamais été si plein d'espoir et fier d'être Canadien», ajoute-t-il.

«Regarder des gens privés de leur travail, voir des enfants porter un masque, être discriminés... ça m'a juste vraiment, perturbé», explique ce camionneur non vacciné qui travaille à son compte.

Parti de Humboldt en Saskatchewan (centre) il y a environ trois semaines, M. Bautz veut être «le dernier à le signer», affirme-t-il en souriant.

Quand il partira, il prévoit de continuer à parcourir les routes du Canada avec son camion bardé de signatures. Selon lui, une fois protégés par un vernis permanent, les messages devraient rester longtemps.

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