Le cadeau de Noël de Donald Trump
Luc Laliberté
Alors que nous apprêtons à vivre un autre Noël perturbé par la COVID, je cherche du positif un peu partout. Tout en poursuivant ma couverture de l’actualité américaine, j’ai trouvé un certain réconfort là où je ne m’y attendais pas, ou plus ; les propos de Donald Trump.
Je blague à moitié, mais par deux fois depuis la fin de semaine dernière le 45e président a encouragé ses concitoyens à se faire vacciner. Même Joe Biden a souligné qu’il avait au moins maintenant un point en commun avec son ancien adversaire.
J’ai renoncé il y a déjà des lustres à tenter de comprendre le raisonnement de l’ancienne gloire de la téléréalité. Habituellement, il n’agit qu’en fonction de son image et d’éventuels gains financiers. C’est une constante dans la façon dont il mène ses affaires depuis des décennies.
Il est pour le moins étonnant de le voir aller en sens inverse de ses partisans, certains l’ont hué, ou des politiciens qui le collent de près en espérant être eux aussi touchés par sa grâce. Ils sont nombreux les politiciens et politiciennes à s’opposer aux mesures proposées par les experts et la santé publique pour obtenir des bénéfices auprès de certains groupes d’électeurs. Si les enjeux de la crise sanitaire n’étaient pas si importants, j’esquisserais un sourire en voyant leurs réactions aux propos de Trump.
Non seulement Trump a-t-il confronté ses partisans et certains des membres de son parti, il s’est même permis de corriger Candace Owens de Fox News en lui rappelant que le nombre de décès est faible chez ceux et celles qui ont reçu le vaccin. Encore un peu et on croirait au miracle!
La lutte à la pandémie a pris une tournure politique si intense aux États-Unis que j’en suis à me réjouir du simple fait que Donald Trump reconnaisse l’efficacité de vaccins dont on a débuté la production pendant sa présidence.
Je ne sais trop si l’influent républicain agit ainsi pour atténuer la part de responsabilité de son administration dans le nombre de décès depuis le début de la crise (plus de 800 000 au total), ou encore s’il cherche une fois de plus de plus à nous distraire alors que l’étau se resserre autour de lui devant les tribunaux ou à la chambre des représentants, mais il n’en demeure pas moins que sa contribution est souhaitable.
La fin d’une autre année difficile approche pour nos voisins américains et il est parfois bien difficile de réserver à mon bilan des lueurs de lumière à l’horizon. Je les sais éprouvés par les difficultés de la relance économique ou la vigueur du nouveau variant, soucieux de la paralysie de leurs institutions politiques et très divisés ou, pire, inquiets du sort de leur démocratie.
C’est donc avec un brin de scepticisme, mais aussi un soupçon sincère de reconnaissance, que j’accueille la contribution du 45e président à la lutte pour freiner la propagation du virus. Alors que les défis de 2022 s’annoncent titanesques, je ne vais pas bouder cette petite lueur d'espoir.