Le bras de fer entre partis, «on s’y attend», mais ces «divisions internes»...?
TVA Nouvelles
Les États-Unis ont évité de justesse la fermeture de nombreux services gouvernementaux en parvenant vendredi à un accord sur le budget, une situation qui semble de plus en plus fréquente.
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«C’est le jour de la marmotte», mentionne d’emblée selon l’expression consacrée le spécialiste en politique américaine Luc Laliberté.
«Ce qui est toutefois un peu différent depuis deux ans, ou depuis en fait que les républicains ont cette courte majorité à la Chambre des représentants, c’est que non seulement on assiste aux confrontations et aux négociations habituelles entre démocrates et républicains, mais très souvent, ça achoppe parce qu’entre républicains, on ne parvient pas à s’entendre», analyse M. Laliberté en entrevue à LCN.
Le constat de l’analyste est simple et sans ambages: «Il y a des éléments parmi les plus radicaux qui refusent systématiquement toute forme de compromis, et ça a encore été le cas cette fois-ci».
Rappelons qu’à défaut de parvenir à une entente, la première puissance économique mondiale tomberait en «shutdown»; ses services publics se retrouvaient autrement dit paralysés.
«En pleine année électorale, on s’attend [à des tensions entre les partis]; ce à quoi on s’attend moins, c’est les divisions internes, ce sont ces querelles entre républicains. On montre en quelque part à la face du monde qu’on peine à gérer la Chambre des représentants, qu’on peine à se gérer entre nous alors qu’il y a une échéance électorale», indique M. Laliberté.
Les sénateurs devaient approuver l’accord avant minuit vendredi, mais n’y sont pas parvenus; c’est finalement un vote samedi qui a permis d’éviter la paralysie.
«On est donc parvenu à s’entendre, on l’a fait même, ce n’était pas minuit moins une, c’était minuit et quelques minutes quand Joe Biden a apposé sa signature. [...] C’est dire à quel point on a étiré ça», détaille l’analyste politique.
Le vote de vendredi a toutefois été le théâtre d’un rebondissement spectaculaire lorsque l'élue Marjorie Taylor Greene, proche de Donald Trump, a déclaré avoir déposé une motion pour évincer le dirigeant de l'institution, le républicain Mike Johnson, qu'elle a accusé de «trahison».
«Donc, répétons-le, c’est devenu maintenant coutumier, et ça ne devrait pas l’être, mais ce sont des tensions jusqu’à la dernière minute, et – à bien noter –, c’est souvent moins les oppositions entre démocrates et républicains [qui font problème], que l’espèce de guerre interne que mènent les radicaux au sein du Parti républicain», pointe le spécialiste en politique américaine.
Écoutez l’analyse complète de Luc Laliberté dans la vidéo au début de l’article.