L’Autriche reconfinée, violentes manifs en Belgique: ça va mal en Europe
AFP
- Commerces, restaurants, marchés de Noël et salons de coifure fermés: l’Autriche est officiellement confinée.
- L’Europe est redevenue l’épicentre de l’épidémie de COVID-19, alors que neuf des 10 pays enregistrant les plus grosses accélérations de la semaine y sont situés.
- Des heurts ont éclaté dimanche lors d’une grande manifestation contre les nouvelles mesures anti-COVID à Bruxelles.
Depuis minuit, l’Autriche est officiellement confinée, une mesure radicale qui a réveillé la colère ce week-end, tout comme en Belgique et aux Pays-Bas où le retour des restrictions anti-COVID 19 ont provoqué des violences. On fait le point sur la situation en Europe.
L'Autriche confinée
Commerces, restaurants, marchés de Noël, concerts ou coiffeurs ont baissé le rideau lundi à Vienne et sur le reste du territoire. Mais les écoles restent ouvertes et les rues de la capitale étaient plutôt animées en début de matinée.
«La situation est un peu confuse», témoigne une habitante, Kathrin Pauser, après avoir déposé en classe ses filles de 9 et 11 ans, toutes deux récemment vaccinées.
Depuis la mise à disposition des vaccins anti-coronavirus au plus grand nombre, aucun pays de l’Union européenne n’avait osé franchir le pas.
Comme lors des précédents confinements, les 8,9 millions d’Autrichiens ont, sur le papier, l’interdiction de sortir sauf pour faire des courses, du sport ou pour des soins médicaux. Il est également possible de se rendre au bureau même si le télétravail est recommandé.
• À lire aussi: Le vaccin de Pfizer est autorisé pour les enfants
• À lire aussi: Voici où on trouve le moins de gens vaccinés contre la COVID-19 au Québec
Envolée de cas
Le scénario était encore impensable il y a quelques semaines. L’ex-chancelier conservateur, Sebastian Kurz, avait décrété la pandémie «finie», du moins pour les vaccinés.
Arrivé en octobre, son successeur Alexander Schallenberg «a trop longtemps entretenu la fiction» que tout allait bien, commente le politologue Thomas Hofer, interrogé par l’AFP.
Face à l’envolée des cas qui ont atteint des niveaux inédits depuis le début de la pandémie, il a d’abord ciblé les non-vaccinés, alors que seulement 66% des Autrichiens ont reçu deux doses.
Avant de se résoudre à des mesures «radicales» qu’il avait pourtant initialement exclues. Outre ce confinement prévu jusqu’au 13 décembre, la vaccination de la population adulte va ainsi devenir obligatoire au 1er février 2022, ce que très peu de pays au monde ont instauré jusqu’à présent.
Mobilisation massive
samedi, tandis qu’une foule d’Autrichiens buvaient un dernier vin chaud ou faisaient leurs emplettes avant la fermeture des magasins, environ 40 000 personnes sont descendues dans la rue pour crier à la «dictature», à l’appel du parti d’extrême droite FPÖ.
Le lendemain, à Linz (nord), un autre rassemblement a mobilisé des milliers de protestataires.
Hausse des cas en Europe
Ailleurs en Europe, redevenue l’épicentre de l’épidémie de COVID-19, le nombre de contaminations grimpe aussi, les mesures reviennent et les frustrations éclatent.
Neuf des 10 pays enregistrant les plus grosses accélérations de la semaine se situent en Europe. En proportion de la population, le pays ayant recensé le plus de nouveaux cas reste la Slovénie (1107 pour 100 000 habitants), devant l’Autriche (981) et la Croatie (887).
Violentes manifs en Belgique
Des heurts ont éclaté dimanche lors d’une grande manifestation contre les nouvelles mesures anti-COVID à Bruxelles, tandis que les Pays-Bas connaissaient leur troisième soirée consécutive de troubles liés à l’opposition aux restrictions sanitaires.
La marche belge a démarré pacifiquement, mais la police a ensuite utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes face à un groupe de personnes lançant des projectiles.
Quelque 35 000 personnes, selon la police, ont participé à cette marche, sous le mot d’ordre «Ensemble pour la liberté».
Ce matin, le premier ministre belge Alexander De Croo a dénoncé des violences «absolument inacceptables».
S’exprimant après une rencontre avec son homologue français Jean Castex sur le thème de la sécurité, M. De Croo a apporté son soutien aux policiers (trois d’entre eux ont été blessés) et appelé à un débat serein autour de la pandémie et de la vaccination qui ne soit pas «basé sur la désinformation».
Sur fond de net rebond des contaminations et des hospitalisations, la Belgique a dû se résigner la semaine dernière à resserrer les restrictions en vigueur pour accéder à certains événements et lieux publics.
En application depuis un mois environ, le passe sanitaire se double désormais du port du masque pour assister à un spectacle.
Par ailleurs, le télétravail est rendu obligatoire quatre jours par semaine pour au moins trois semaines et le Parlement devrait prochainement débattre d’une obligation vaccinale pour les soignants applicable dès le 1er janvier.