La Corée du Sud a lancé son premier missile mer-sol balistique
AFP
La Corée du Sud a effectué un tir d’essai d’un missile mer-sol balistique stratégique (MSBS) de sa propre fabrication, a annoncé mardi l’agence de presse sud-coréenne, soulignant la volonté de Séoul de renforcer sa défense contre le Nord doté de la puissance nucléaire.
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L’Agence sud-coréenne pour le développement de la défense a procédé la semaine dernière à des essais de lancement de MSBS depuis un nouveau sous-marin de 3 000 tonnes développé localement et équipé de six tubes de lancement verticaux, a rapporté Yonhap, citant des sources militaires anonymes.
Ce MSBS serait une variante du missile balistique sud-coréen Hyunmoo-2B, avec une portée de 500 km, et il sera produit en nombre après une nouvelle série d’essais, ajoute l’agence de presse.
Pyongyang cherche aussi depuis longtemps à développer une technologie de MSBS et a exhibé quatre missiles de ce type lors d’un défilé militaire sous les yeux du dirigeant Kim Jong-un en janvier, le média d’Etat KCNA parlant d’«armes les plus puissantes au monde».
Mais lorsque Pyongyang a publié des photos de tirs sous-marins, les observateurs y ont vu des lancements depuis une plateforme immobile ou une barge submersible plutôt que depuis un sous-marin.
Avec l’essai de la semaine dernière, la Corée du Sud rejoint le cercle restreint des pays possédant la technologie des MSBS.
Lundi, Séoul a alloué près de 1 500 milliards de wons (1,1 milliard d’euros) à la recherche et développement militaire dans un projet de budget 2022 transmis au Parlement.
S’il est adopté, cela représentera une augmentation de 76% du budget recherche de l’Administration du programme d’acquisition de la Défense, qui sera utilisé pour «développer activement des technologies d’avant-garde et d’avenir», selon un communiqué de presse.
Pyongyang cherche aussi à améliorer sa force sous-marine.
En janvier, Kim Jong-un a annoncé devant le congrès du Parti des travailleurs que la Corée du Nord avait achevé les plans d’un sous-marin à propulsion nucléaire.
Il faudra certainement des années pour mettre un tel engin en service, mais les experts estiment qu’il s’agirait d’un étape stratégique qui changerait la donne, permettant à Pyongyang de lancer une attaque surprise depuis la mer, même en cas de destruction de ses forces terrestres.
En 2019, des photos de M. Kim à côté d’un bâtiment gigantesque ont été publiées à l’occasion de l’inspection d’un nouveau sous-marin.
Les médias d’État assuraient que celui-ci serait prochainement déployé en mer, sans donner de détails sur ses capacités.