Lance Stroll ne se décourage pas
Tommy Thurber
Lance Stroll l’admet d’emblée: il traverse une séquence plutôt difficile chez Aston Martin. Gardant le moral, il espère maintenant profiter de l’appui de la foule à Montréal pour retrouver le chemin du succès.
Tantôt malchanceux, tantôt maladroit en qualifications, le Québécois n’a pas fait mieux que le 15e meilleur chrono cette saison, exception faite du Grand Prix de Miami. La situation est pire depuis trois courses puisqu’il a dû se contenter de la 18e position, dans le meilleur des cas.
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Le Québécois est toutefois bien loin de se morfondre, démontrant que ses cinq saisons complètes en F1 ont forgé sa patience et sa résilience.
«C’est difficile depuis deux ou trois courses, depuis un mois, a concédé Stroll, jeudi, dans les paddocks du circuit Gilles-Villeneuve. Mais si tu te décourages en un mois, tu n’es pas dans le bon sport.»
«C’est comme ça, des fois, en F1. On a des courses difficiles, puis des bons weekends. La saison est encore jeune. C’est déjà dans le passé. Moi, je pense à cette fin de semaine; j’ai des choses que je veux améliorer. Je suis concentré sur ça.»
Se pousser
Ces récentes difficultés de Stroll sont certainement mises en relief par les bons moments de son coéquipier Sebastian Vettel, qui a décroché la sixième position à l’arrivée, la semaine dernière au GP d’Azerbaïdjan. Le Montréalais a quant à lui abandonné en raison d’un pépin technique à quelques tours de l’arrivée alors qu’il roulait loin derrière.
Il a indiqué, jeudi, qu’il croyait avoir mis le doigt sur ce qui clochait avec l’aide de ses ingénieurs. Quant aux comparatifs avec Vettel – le quadruple champion du monde domine 13 à 2 au chapitre des points avec deux courses de moins à son compteur –, il estime qu’ils sont bénéfiques pour l’équipe.
«Il me pousse, et certains weekends, je le pousse. J’ai toujours pensé que c’est ce que tu veux voir d’un coéquipier: nous pousser l’un l’autre pour obtenir le maximum de la voiture et aider l’équipe à la développer.»
Quelques dixièmes
Quoi qu’il en soit, Stroll a toujours bien fait à Montréal lorsqu’il a vu le fil d’arrivée. Il a récolté ses premiers points en carrière avec Williams en 2017 en vertu d’une neuvième place, puis il a signé un résultat semblable deux ans plus tard avec Racing Point.
Celui qui montre deux 10es places comme meilleurs résultats cette année souhaite maintenant que la foule lui apporte son soutien et qu’il parviendra à en soustraire un peu de rythme.
«J’espère que les partisans vont me donner un ou deux dixièmes, a-t-il lancé avec un large sourire. Mais il y a assurément des choses qu’on veut améliorer techniquement, peu importe où on est dans le monde.»
Limiter le marsouinage
En milieu de journée, la Fédération internationale de l’automobile (FIA) est passée à l’action pour contrer le marsouinage. Elle va «définir un indicateur, basé sur l'accélération verticale de la voiture, qui va donner une limite quantitative d'un niveau acceptable d'oscillation verticale.»
Pour le directeur d’Aston Martin, Mike Krack, cette décision était nécessaire. Ces rebonds incessants de la voiture à grande vitesse, causés par la nouvelle réglementation misant sur l’effet de sol, donnent de sérieux maux de dos et de tête aux pilotes.
Pourtant, une solution bien simple existe: augmenter la hauteur de caisse. Cette solution vient néanmoins au détriment de la performance, ce qui place les équipes dans une situation compliquée.
«Nous appuyons la directive de la FIA, a ainsi indiqué Krack. C’est une question d’appuyer les pilotes et d’assurer leur sécurité et leur santé. S’il y a des problèmes sérieux comme celui-ci, il faut suivre la FIA; ce n’est pas une question de qui est avantagé ou non.»