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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Chefferie du PCC: l’absence de Jean Charest des rangs conservateurs pourrait lui coûter la victoire

Photo d'Archives, Agence QMI
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Raphaël Pirro

2022-09-07T08:00:00Z
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Les jeux sont faits dans la course à la direction du Parti conservateur du Canada (PCC), dont la victoire de Pierre Poilievre sur Jean Charest ne fait presque plus de doute aux yeux de deux observateurs aguerris. 

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«La question n’est plus si Poilievre gagne, mais s’il gagne au premier tour ou pas», a asséné Rudy Husny, stratège conservateur et ancien conseiller du gouvernement Harper qui parle déjà de l’élection de M. Poilievre comme d’un fait accompli.

La campagne de M. Poilievre a surpassé celle de M. Charest à tous les niveaux : beaucoup plus de cartes de membres vendues, plus de dons, plus d’engouement sur les réseaux sociaux.

  • Écoutez l'entrevue avec le député conservateur Alain Rayes à l’émission de Philippe-Vincent Foisy diffusée chaque jour en direct 7 h 45 via QUB radio : 

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Comment en est-il arrivé là?

L’absence de Jean Charest de la scène conservatrice canadienne depuis 1998, année où il a quitté la tête du Parti progressiste-conservateur, a fait de lui un «outsider» pour bien des membres du PCC d’aujourd’hui.

«Il y en a un dont ça fait presque vingt ans qu’il fait le tour du Canada, des assemblées militantes, qui connaît des bénévoles par leur petit nom, et il y a Jean Charest», a expliqué Yan Plante, vice-président de la firme TACT et ancien conseiller du gouvernement Harper.

«Même s’il avait eu un parcours sans failles, je ne suis pas sûr que monsieur Charest aurait gagné», a-t-il ajouté.

Pour M. Husny, M. Charest aurait mieux fait de préparer le terrain après son passage au gouvernement libéral du Québec. Cela l’aurait prémuni contre l’étiquette de «libéral» que lui a sans cesse accolé son rival. À cela s'ajoutent des «lacunes dans son organisation», a-t-il analysé.

Il ne faut cependant pas voir dans l’élection probable de M. Poilievre la mort de la frange progressiste du PCC, a insisté le stratège.

«Ce n’est pas le parti qui a changé : c’est que les membres du parti respectent le fait que tu t’affiches comme conservateur, que tu es fier d’être conservateur, et que tu fasses du travail de terrain.»

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  • Écoutez l'entrevue avec Tasha Kheiriddin, co-présidente de la campagne de Jean Charest à l’émission de Benoit Dutrizac diffusée chaque jour en direct 11 h via QUB radio : 

Un manque de colistiers

L’exclusion de Patrick Brown, allié naturel de M. Charest en raison de son penchant progressiste, n’a rien fait pour aider sa campagne.

«Celui qui devait être le cheerleader en chef pour inciter ses partisans à appuyer M. Charest comme deuxième choix a perdu toute sa crédibilité. Il quitte sur des enjeux éthiques, et M. Charest ne peut pas se coller à ça», a informé Yan Plante.

Pour ce dernier, il aurait fallu «deux, trois autres candidats progressistes» pouvant aller chercher leur propre adhésion et se diviser la tâche sur le terrain, pour ensuite pouvoir inciter à s’appuyer les uns les autres lors du vote préférentiel.

Rudy Husny est du même avis. «Il avait besoin de Tasha Kheiriddin sur le bulletin de vote». Celle-ci s’est plutôt attachée à Jean Charest, une «erreur tactique» qui pourrait coûter cher.

Le résultat de la course sera dévoilé le 10 septembre.

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