Témoignage bouleversant de la victime de Mitchell Miller
Agence QMI
Intimidé et violenté par le hockeyeur Mitchell Miller il y a plusieurs années, Isaiah Meyer-Crothers est loin d’être impressionné par celui l’ayant agressé, prenant le soin de préciser publiquement qu’ils ne sont pas du tout des amis.
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Victime de nombreux gestes répréhensibles, notamment lorsqu’il était âgé de 14 ans en 2016, l’Afro-Américain ayant des troubles de développement est revenu sur ses problèmes passés dans un communiqué transmis mercredi sur Twitter par la Hockey Diversity Alliance. À en juger par ses propos, sa confiance à l’égard de Miller est inexistante et elle n’est pas à la veille de grimper. Ainsi, il a mentionné qu’à la mi-octobre, le hockeyeur l’a contacté, lui demandant entre autres s’ils pouvaient devenir des amis.
«Avec tous ses mensonges à mon endroit pendant tellement d’années, je ne crois pas à ce que Mitchell m’a dit. Il a continué à dire qu’il voulait être mon ami et qu’il a changé au fil des ans. Je lui ai répondu : "je ne serai pas ton ami après tout ce que tu m’as fait". [...] Mitchell n’est pas mon ami. Ce qu’il a fait a blessé mon cœur. Donc, je voulais préciser à tous que lorsqu’il prétend que nous sommes des amis, ce n’est pas vrai. Je ne peux plus en accepter davantage», a-t-il notamment écrit en terminant son message.
Incredibly heart-breaking read but a necessary one. Our actions or lack thereof, have real-life consequences. A statement from Isaiah Meyer-Crothers in his own words sent to Akim Aliu, HDA Chair, on November 8, 2022 which he asked the HDA to release publicly on his behalf. pic.twitter.com/dctpDdrXaL
— Hockey Diversity Alliance (@TheOfficialHDA) November 9, 2022
Pas convaincu du tout
Disant recevoir sur les médias sociaux des insultes racistes et haineuses, Meyer-Crothers a également indiqué que Miller avait tenté de le contacter à de nombreuses reprises, par messages textes, puis par le biais d’Instagram et de Snapchat. Malgré son insistance, il demeure sceptique quant aux efforts d’éducation et d’amélioration faits par celui ayant signé un contrat d’entrée avec les Bruins de Boston, vendredi.
«Il m’a interrogé à savoir pourquoi mes parents faisaient tout le travail à ma place et pourquoi je n’étais pas capable de parler pour moi-même. Je lui ai répondu que je me fiche de ce que mes parents ont dit et que je suis assez vieux pour m’exprimer en mon nom. Il m’a dit qu’il était désolé et que ça ne concernait pas le hockey, ajoutant qu’il effectuait du travail communautaire en aidant les jeunes. Je lui ai dit que c’était bien, mais où sont les preuves? Il ne m’en a pas donné», a-t-il souligné.
Condamnation
Ayant vu les Bruins faire marche arrière et renoncer à poursuivre leur association avec lui, même si l’entente reste valide pour l’heure, Miller a été reconnu coupable en lien avec les gestes qu’il a commis. Malgré son passé, les Coyotes de l’Arizona l’ont repêché à l’encan amateur 2020 de la Ligue nationale de hockey, avant de renoncer à ses droits. Le défenseur a ensuite poursuivi sa carrière avec le Storm de Tri-City, dans l’USHL.
«Je regrette profondément cet incident et je me suis excusé auprès de cette personne. Depuis, je comprends mieux les conséquences de mes gestes, ce que j’étais incapable de saisir et de reconnaître sept ans auparavant. Je veux être un meilleur individu encore et contribuer positivement à la société», a émis Miller dans un communiqué des Bruins quand ceux-ci ont confirmé son embauche.
Ses bonnes performances sur la glace et ses aveux ont semblé avoir convaincu l’organisation du Massachusetts, qui s’est toutefois retrouvée dans l’embarras bien vite. Effectivement, le commissaire de la LNH, Gary Bettman, a déclaré n’avoir jamais été informé des intentions des Bruins et que le joueur concerné n’était pas admissible à évoluer dans la ligue.
Pour sa part, le président du club, Cam Neely, a admis que les Bruins n’avaient pas tenté de contacter la famille de Meyer-Crothers et qu’une enquête à l’interne sera réalisée pour déterminer ce qui a fait défaut.