EN IMAGES | «Convoi de la liberté»: la police frustre Rambo
Dominique Lelièvre | Journal de Québec
Les leaders de la mobilisation contre les règles sanitaires ont fait monter la pression d’un cran à Québec, vendredi soir, à coup d’allégations et d’accusations envers l’administration municipale et les médias, malgré une foule encore modeste pour une deuxième soirée.
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Accueilli en héros aux abords du Parlement, Bernard «Rambo» Gauthier s’est adressé quelques minutes aux médias, se disant d’abord «déçu» par les responsables municipaux.
«Avec les autorités, c’est de la marde. Ils ne tiennent pas parole. On était supposés de faire ça convivial avec de la nourriture pour aider tout le monde», a dénoncé le syndicaliste de la Côte-Nord.
À ses côtés, Kevin «Big» Grenier a expliqué qu’une remorque qui devait transporter des vivres n’a pu se rendre à l’endroit souhaité.
«Ils nous ont privés de notre convoi de bouffe, ils nous ont fait enlever notre trailer. Tout ce qu’on avait organisé en collaboration avec les policiers de la Sûreté du Québec et le SPVQ, ils nous ont toute cancellé ça à la dernière minute», a-t-il allégué.
«Ils font toute pour que le monde se révolte», s’est emporté l’homme. «Mais nous autres, on va jouer plus fin qu’eux autres, on va y aller dans l’harmonie et dans le calme», a-t-il soutenu.
Le «ton» pourrait changer
Dans une vidéo filmée en direct sur Facebook en début de journée, il a laissé entendre que le rassemblement serait « convivial pis toute pour le temps du Carnaval. Si monsieur Legault [ne] comprend pas, après le Carnaval, on utilisera un autre ton.»
Les deux hommes ont fait preuve d’une certaine hostilité envers les représentants des médias en les accusant d’alimenter la «peur publique» et de ne pas traiter suffisamment de détresse et de santé mentale.
«Vous cachez tout ça, crisse, vous êtes complices de c’t’hostie de tueur là!» a scandé le syndicaliste à deux pas de l’Assemblée nationale, disant faire référence par ce dernier qualificatif à «toutes les crisse de partis politiques [...], l’opposition comme les élus».
Foule modeste et Carnaval
Une foule à peine plus dense que la veille de quelques centaines s’était massée en bordure d’une estrade en face de l’Assemblée nationale et le long du boulevard René-Lévesque, où une seule une poignée de poids lourds était visible.
Pendant ce temps, le Carnaval de Québec a pris son envol sans perturbations apparentes.
«Je n’éprouve pas de danger particulier, mon mari non plus. On n’habite pas très loin, donc on peut rentrer aussi facilement s’il y a besoin. On est Français, donc pour nous, c’est une toute petite manifestation» s’est exclamée une festivalière venue admirer le palais de Bonhomme avec ses deux enfants.
De l’action est à prévoir aujourd’hui en haute-ville alors que des convois de plusieurs régions du Québec, notamment de l’Abitibi, de la Montérégie, de l’Estrie, de la Beauce, de Charlevoix et du Saguenay sont attendus pour la manifestation principale.
Une centaine de personnes ont d’autre part confirmé sur les réseaux sociaux leur participation à une contre-manifestation pour faire «bloc au convoi».