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L'article provient de TVA Nouvelles

La télémédecine mal encadrée durant la pandémie, selon la vérificatrice générale

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Nicolas Lachance | Journal de Québec

2022-03-17T03:08:27Z
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Majoritairement fait par téléphone, la télémédecine durant la pandémie pourrait avoir nuit à qualité des soins parce que le ministère de la Santé l’a mal encadré, estime la vérificatrice générale du Québec.  

«On se serait attendu qu’en 2020, ça soit plus avancé», a affirmé Guylaine Leclerc, la vérificatrice générale du Québec. 

L’avènement de la télémédecine en raison de la Covid-19 a permis aux médecins de maintenir une certaine offre de soins aux citoyens durant la crise sanitaire, relate la VG. Cependant, elle rapporte surtout que le MSSS n’avait pas mis en place l’encadrement nécessaire avant de déployer le système. 

«En mars 2020, bien, le ministère n'était aucunement outillé pour pouvoir faire face aux besoins de télésanté qu'il y avait à ce moment-là », dénonce Guylaine Leclerc dans son rapport publié mercredi. «Durant la pandémie, les médecins ont réalisé la quasi-totalité de leurs télécommunications par téléphone, ce qui pourrait avoir des conséquences sur la qualité des soins à distance.» 

Plus précisément, la facturation des médecins prouve que 99% des consultations ont été faites par téléphone, alors que 90% des consultations étaient réalisés à distance.  

«Cette façon de faire pourrait avoir eu des impacts sur la qualité des soins offerts puisque certains actes médicaux requièrent un contact visuel avec le patient, voire un examen physique», a expliqué la VG.  

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Un encadrement a finalement vu le jour qu’en avril 2021, soit plus d’un an après le début de la crise. 

Piètre technologie   

Par ailleurs, le rapport relate que plusieurs initiatives visant à développer la télésanté lors des 20 dernières années n’ont jamais donné les résultats escomptés et que les infrastructures technologiques comportent d’importantes limites. Ces limites gênent la prestation de service.  

«À la fin de nos travaux, il y avait même des établissements pour lesquels l'Internet haute vitesse n'était pas adéquat encore. Alors, on était loin de la télésanté telle qu'on pouvait le souhaiter en 2001», a illustré Mme Leclerc, soulignant toutefois que la télémédecine et est devenu nécessaire. 

«Il y avait des médecins qui n'avaient pas une adresse courriel compatible avec un visuel, donc ça prenait une adresse MSSS, ce qu'ils n'avaient pas à l'époque.» 

La télésanté et la rémunération des médecins qui l’utilisent sont possibles grâce à l’urgence sanitaire. Selon Mme Leclerc, si le gouvernement décide de l’instaurer de façon permanente, il devra toutefois mieux encadrer cette rémunération afin qu’elle reflète concrètement qu’il s’agit d’un acte médical à distances.    

Faire mieux   

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, admet que son gouvernement aurait pu faire mieux. «Je souscris à ces demandes. La période qu’elle a regardé, c’est sans doute la pire période [pandémie]. Est-ce qu’on aurait pu faire plus rapidement ? La réponse, c’est oui.» 

Le ministre souhaite, d’ici la fin de l’année, encadrer à long terme et régler la facturation liée à la télésanté avec les médecins et la Régie de l’assurance maladie du Québec.  

«Moi, ce que je veux, c’est que la télésanté dans sa forme actuelle ne puisse pas aller au-delà du 31 décembre», a -t-il convenu.  

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