La santé publique aurait caché des informations sanitaires d’importance
TVA Nouvelles
Le Dr Horacio Arruda, alors directeur de la santé publique, aurait demandé que des données sur le grand nombre de cas de cancer à Rouyn-Noranda ne soient pas rendues publiques.
Il s’agit d’une annexe qui aurait été retirée du rapport sur l’étude de biosurveillance menée à l’automne 2018, dans laquelle figuraient les chiffres de cas de cancer du poumon, surreprésentés dans la région de Rouyn-Noranda par rapport au reste du Québec.
Ces données, rapporte Radio-Canada, devaient initialement être présentées à la population.
Des alertes anciennes
La situation est bien connue, et avait fait l’objet d’études il y a de cela plusieurs années.
«Des scientifiques avaient rapporté dans différentes études dans les années 80-90, qu’il y avait une problématique au niveau de la santé qui était possiblement en lien avec les émissions de la fonderie Horne», explique Mireille Vincelette, du comité Arrêt des rejets et émissions toxiques de Rouyn-Noranda, en ondes sur LCN.
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Cette dernière se sent trahie, et «a l’impression que beaucoup de choses nous sont cachées, que des informations sont censurées».
L’argent avant la santé?
Plusieurs hypothèses sont soulevées afin d’expliquer ce choix politique, notamment celle de la protection de la fonderie, malgré son impact sanitaire public. «C’est un employeur important donc il ne faut pas nuire à sa productivité», suggère Mme Vincelette.
«La fonderie Horne a le droit de polluer. C’est-à-dire qu’elle a le droit d’émettre 33 fois plus d’arsenic dans l’air de Rouyn-Noranda que le reste du Québec», ajoute Émilise Lessard-Therrien, députée Québec Solidaire de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
Une alternative possible?
Ça n’est pas l’émission d’arsenic de la fonderie qui est pointée du doigt par les militants de la cause, mais plutôt sa surémission.
«Ce dont il faut s’assurer c’est que cette fonderie-là respecte les normes du Québec car la santé des gens est beaucoup trop impactée», demande la députée Lessard-Therrien.
«La solution n’est pas nécessairement la fermeture de la fonderie, mais plutôt qu’elle modère ses émissions pour respecter la norme. On parle d’arsenic, mais il y a aussi le plomb, où l’on a une surexposition», a conclu Mireille Vincelette.
Rappelons que le Dr Arruda a quitté ses fonctions de directeur de santé publique le 10 janvier dernier.
Écoutez l’entrevue Yasmine de Abdefadel avec Émilise Lessard-Therrien, Députée de Rouyn-Noranda–Témiscamingue pour Québec solidaire sur QUB radio :