La Russie exclue du système bancaire SWIFT
Genevieve Abran et Agence France Presse
Les pays occidentaux, dont le Canada, ont décidé samedi d'exclure un certain nombre de banques russes du système bancaire SWIFT, ce qui pourrait affecter durement l’économie du pays. Qu’est-ce que c'est exactement et pourquoi fait-il autant jaser? On vous explique.
Sont concernées «toutes les banques russes déjà sanctionnées par la communauté internationale, ainsi si nécessaire que d'autres instituts», a précisé le porte-parole du gouvernement allemand, dont le pays préside actuellement le forum du G7. Ces mesures ont été prises par les États-Unis, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, le Canada, l'Italie et la Commission européenne.
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Qu'est-ce que le système SWIFT?
Le SWIFT, un acronyme de «Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication», a été créé en 1973. La coopérative permet des transactions entre les établissements financiers du monde entier. Actuellement, plus de 200 pays, dont la Russie, font affaire avec la plateforme de communication afin de compléter des opérations bancaires.
En Russie, 300 banques utilisent actuellement le système SWIFT. Exclure la Russie de ce système représenterait une «arme atomique» en matière financière puisque les banques russes seraient incapables de faire des transactions avec quiconque. Du même coup, les banques étrangères à la Russie verraient aussi leurs échanges financiers avec la Russie bloqués.
Les dirigeants changent de cap
Jusqu’à présent, les dirigeants mondiaux avaient été timides à imposer une sanction aussi sévère, mais le ton semblait changer samedi.
En fin de journée, l'Union européenne avait proposé d'exclure de SWIFT «un certain nombre de banques» russes.
Le premier ministre britannique Boris Johnson et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se sont entendus sur le «besoin pour la communauté internationale d'isoler complètement la Russie diplomatiquement et financièrement», a indiqué un porte-parole de Downing Street dans un communiqué.
«Ils se sont félicités de la volonté accrue de prendre des mesures pour exclure la Russie de SWIFT», a-t-il ajouté.
Samedi, l’Allemagne s’est dit ouverte à cette «restriction ciblée», tout en voulant «limiter les dommages collatéraux». Le pays avait auparavant refusé de retirer la Russie de SWIFT.
Plusieurs autres pays européens, auparavant réticents sur le sujet, comme l'Autriche, l'Italie et la Hongrie, ont eux aussi fait savoir qu'ils étaient désormais prêts à accepter la sanction radicale.
De son côté, la France réfléchit à de «nouvelles mesures», mais précise qu’elles devront être prises «avec les partenaires européens concernant la facilité SWIFT».
Les ministres européens des Affaires étrangères se réuniront dimanche en visioconférence pour renforcer l’aide militaire aux forces ukrainiennes face à l’invasion russe.