Sécurité nucléaire «garantie» dans la plus grande centrale nucléaire d'Europe
AFP
La centrale atomique de Zaporijjia, la plus grande d'Europe dans le centre de l'Ukraine, a été touchée vendredi par des frappes de l'armée russe qui ont provoqué un incendie, mais sa sécurité est «garantie» selon Kyïv qui a accusé Moscou d'avoir recours à la «terreur nucléaire».
• À lire aussi: Voici comment une armée réussit à prendre le contrôle d'une ville
• À lire aussi: L’Ukraine rayée de la carte? Voici 5 dénouements possibles à l’invasion russe
«La sécurité nucléaire est maintenant garantie. Selon les responsables de la centrale, un bâtiment pour les formations et un laboratoire sont touchés par un incendie», a par la suite indiqué sur Facebook Oleksandre Staroukh, chef de l'administration militaire de la région de Zaporijjia. Il a précisé que les pompiers avaient pu accéder à la centrale.
Les niveaux de radioactivité restent inchangés sur le site de la centrale, qui compte six réacteurs nucléaires et fournit une grande partie de l'énergie du pays, a indiqué de son côté l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), selon qui aucun équipement «essentiel» n'a été touché.
L'AIEA «appelle à cesser l'usage de la force et avertit d'un grave danger si les réacteurs sont touchés», a tweeté l'organisation.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé Moscou d'avoir recours à la «terreur nucléaire» et de vouloir «répéter» la catastrophe de Tchernobyl, la plus grave de l'Histoire en 1986.
⚡️⚡️Zaporizhzhya NPP continues to be shelled pic.twitter.com/KsZXqTNVb3
— NEXTA (@nexta_tv) March 4, 2022
Les équipements «essentiels» de la centrale n’ont pas été touchés par l’incendie, a indiqué vendredi l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
«L’Ukraine a dit à l’AIEA que l’incendie sur le site de la centrale de Zaporijjia n’a pas affecté les équipements "essentiels", le personnel de la centrale prend des mesures » pour circonscrire l’incendie, a tweeté l’organisation.
«Terreur nucléaire»
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé vendredi Moscou de recourir à «la terreur nucléaire» et de vouloir «répéter» la catastrophe de Tchernobyl.
«Nous alertons tout le monde sur le fait qu’aucun autre pays hormis la Russie n’a jamais tiré sur des centrales nucléaires. C’est la première fois dans notre histoire, la première fois dans l’histoire de l’humanité. Cet État terroriste a maintenant recours à la terreur nucléaire», a-t-il affirmé dans une vidéo publiée par la présidence ukrainienne.
«L’Ukraine compte 15 réacteurs nucléaires. S’il y a une explosion, c’est la fin de tout. La fin de l’Europe. C’est l’évacuation de l’Europe», a-t-il poursuivi.
«Seule une action européenne immédiate peut stopper les troupes russes. Il faut empêcher que l’Europe ne meure d’un désastre nucléaire», a ajouté le président ukrainien.
Sur Twitter, le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmitri Kouleba, a pour sa part appelé à la fin des tirs.
«Si ça explose, ce sera 10 fois pire que Tchernobyl ! Les Russes doivent IMMÉDIATEMENT cesser le feu, laisser passer les pompiers et permettre un périmètre de sécurité», a-t-il écrit.
Russian army is firing from all sides upon Zaporizhzhia NPP, the largest nuclear power plant in Europe. Fire has already broke out. If it blows up, it will be 10 times larger than Chornobyl! Russians must IMMEDIATELY cease the fire, allow firefighters, establish a security zone!
— Dmytro Kuleba (@DmytroKuleba) March 4, 2022
Six réacteurs
Plus tôt jeudi, l’Ukraine avait indiqué à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) que de chars et de fantassins russes se trouvaient près de la ville d’Enerhodar, à quelques kilomètres de la centrale nucléaire de Zaporijjia.
• À lire aussi: À part la Russie, quels pays possèdent l’arme nucléaire?
• À lire aussi: On a comparé l'armée russe à celles d'autres pays
Lancée en 1985, pendant l’URSS, la centrale nucléaire de Zaporijjia compte six réacteurs et fournit une grande partie de l’énergie du pays.
Dans un communiqué jeudi, le directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, a demandé que cesse immédiatement tout usage de la force à Enerhodar et près de la centrale.
Il a déclaré que l’AIEA poursuivait ses consultations avec Kyïv et d’autres acteurs pour fournir une assistance et assurer la sécurité des sites nucléaires ukrainiens.
Le 24 février, des combats avaient déjà eu lieu près de l’ancienne centrale de Tchernobyl, lieu du pire accident nucléaire de l’Histoire à une centaine de kilomètres au nord de Kyïv, et qui est désormais entre les mains des troupes russes.