Ukraine: la résistance citoyenne fait mal paraître l’envahisseur
Martin Lavoie, Agence QMI
Les différentes tactiques employées par les Ukrainiens pour contrer l’invasion russe ont jusqu’ici été efficaces; elles font dire au Pentagone que Poutine apparaissait «de plus en plus frustré» par la ferme résistance de son voisin.
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De nombreuses vidéos fort surprenantes ont fait le tour de la Toile.
À Bakhmach, entre Kiev et Kharkiv, des civils se sont placés devant un tank russe pour tenter de l’arrêter. CNN a confirmé l’authenticité de la vidéo.
Le Guardian News, pour sa part, présente une vidéo d’un tank russe en panne d’essence à Sumy, pas très loin de Bakhmach. Un civil ukrainien arrête sa voiture et lui offre de le remorquer jusqu’en Russie. Une autre vidéo montre un homme seul au milieu d’une colonne de véhicules blindés sur la route.
La moitié des unités
«Nous estimons que plus de 50% de la force que Vladimir Poutine a massée contre l’Ukraine [...] est engagée» dans le pays, a dit hier un haut responsable du ministère américain de la Défense ayant requis l’anonymat.
Il s’exprimait quelques minutes avant une annonce du ministère russe de la Défense selon laquelle «toutes les unités ont reçu l’ordre d’élargir l’offensive dans toutes les directions».
Le Pentagone estime que, depuis que la Russie a lancé son offensive militaire jeudi à l’aube, ses forces au nord, à l’est et au sud de l’Ukraine — plus de 150 000 soldats équipés de chars lourds, de bombardiers, de missiles — n’ont pas avancé aussi vite que Moscou l’espérait.
«Nous continuons aussi à voir des signes d’une résistance ukrainienne viable. Nous pensons que les Russes sont de plus en plus frustrés par leur perte d’élan au cours des 24 dernières heures», a déclaré le responsable américain.
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Guérilla urbaine
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est félicité de la résistance des siens. Il les avait déjà encouragés à fabriquer des cocktails Molotov et il avait ordonné la conscription des hommes de 18 à 60 ans, une force considérable dans un pays de 44 millions d’habitants.
De toute évidence, une brasserie de Lviv, dans le nord du pays, près de la frontière avec la Pologne, a entendu le message du président. Au lieu de brasser de la bière, la Pravda préparera des cocktails Molotov, a-t-elle fièrement annoncé sur sa page Facebook.
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Pour Dominique Arel, titulaire de la Chaire d’études ukrainiennes à l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa, la motivation des Ukrainiens ne fait aucun doute.
«Il faut comprendre que la guerre pourrait basculer assez rapidement en guérilla urbaine, avec des civils fraîchement armés opérant en petits groupes, qu’ils soient techniquement mobilisés ou non. Ce qu’il faut retenir est moins le chiffre théorique de cinq millions [de civils mobilisés] que le fait qu’il n’y a actuellement en Ukraine, à l’extérieur des républiques autoproclamées du Donbas, aucune force sociale ou politique prête à accueillir l’armée russe ou à collaborer avec», a lancé M. Arel.
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— Avec l’AFP et l’Agence QMI