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L'article provient de TVA Sports
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La maison de Guy Lafleur mise en vente

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Photo portrait de Jonathan Tremblay

Jonathan Tremblay

2022-08-23T21:02:53Z
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La sobre, mais spacieuse maison que Guy Lafleur et son épouse ont habitée durant les deux dernières décennies, au nord-ouest de Montréal, sera disponible dès la semaine prochaine, pour 2,5 millions $.

C’est plus de 26 ans de souvenirs que Lise Lafleur se résigne à quitter en annonçant la mise en vente de sa résidence familiale, située place du Moulin, sur l’île Bizard.

La résidence de Guy Lafleur, qui sera en vente bientôt, possède une hélisurface dans la cour arrière. L’ancienne vedette du Canadien était un passionné pilote d’hélicoptère.
La résidence de Guy Lafleur, qui sera en vente bientôt, possède une hélisurface dans la cour arrière. L’ancienne vedette du Canadien était un passionné pilote d’hélicoptère. Photo Chantal Poirier

«J’espère que ça va se vendre vite. Je trouve ça très, très difficile. Je vois Guy partout», souffle avec peine Mme Lafleur.

Photo Chantal Poirier
Photo Chantal Poirier

Cette dernière dit se sentir isolée de ses proches, seule dans la grande demeure blanche, de style «Plantation». Son époux et elle s’étaient d’ailleurs inspirés d’une propriété visitée lors d’un voyage sur une plantation de coton au Mississippi, aux États-Unis, pour la construction de leur foyer.

Quatre mois déjà

Hier, lorsque Mme Lafleur, accompagnée de son fils Martin, a ouvert les portes de la résidence aux représentants du Journal, cela faisait quatre mois jour pour jour que la légende du Canadien avait rendu l’âme, à 70 ans, des suites d’un cancer des poumons.

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«J’y vais un jour à la fois. Je suis en sevrage de Guy et de ma vie d’avant. C’est une nouvelle vie, mais je n’ai pas de repères. Je patauge présentement, image-t-elle. J’ai besoin de changer de patelin. Tout me rappelle mon ancienne vie.»

Lieu de sérénité

La dame de 72 ans est catégorique : le décès de Guy est la seule et unique raison pour laquelle elle désire se départir de son «chalet maison» en bordure du lac des Deux Montagnes. 

La résidence sera disponible sous peu pour une somme de 2 499 000 $.

Selon les dires de son épouse, l’ancien numéro 10 du CH adorait cette demeure construite en 1996, sobre et modeste comme l’idole du peuple qu’il était.

Une hélisurface

Celle-ci est agrémentée d’une piscine creusée, et même d’une hélisurface, au bout du terrain. Un incontournable, pour «Flower» le pilote d’hélicoptère.

«Quand on a fait construire, c’était bien important qu’il ait son helipad pour atterrir, insiste Mme Lafleur. C’était sa vraie passion, autant que le hockey. Et Guy aimait vraiment ça, ici. Il avait besoin de moments de tranquillité dans sa vie occupée.»

C’est donc sans surprise que les nombreuses années passées à l’intérieur de ces murs ont été remplies de souvenirs.

«Quand tu es 26 ans au même endroit, tu crées beaucoup d’habitudes. J’en ai tellement de beaux souvenirs. Ici, c’était son havre de paix. C’était le calme, les amis qui venaient, la vie en dehors du hockey...», se remémore Mme Lafleur.

Souvenirs de la maladie

Les dernières années de Guy Lafleur ont été marquées par la maladie, de tristes souvenirs pour son épouse.

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«Je le vois encore, à table, avec toutes ses choses pour les traitements, laisse-t-elle tomber, en observant la grande table de la salle à manger de couleur ivoire, comme si son “Guy” y était toujours assis. Ç’a été rock’n’roll, ces deux années-là.»

«Il n’a pas eu une belle qualité de vie avec les traitements», ajoute l’un de leurs fils Martin, posté près de sa mère, qu’il a tenu à soutenir dans cette nouvelle épreuve.

Pour sa part, Martin revoit en ces lieux son père avoir du plaisir avec sa fille de 4 ans.

«Les deux s’aimaient énormément. Au moins, ils ont eu la chance de se connaître», dit l’homme de 47 ans, en se remémorant ces moments plus heureux.

Une cour qui a reçu un gagnant de deux Oscars

En plus d’accueillir nombre d’anciens des années glorieuses du Canadien, la cour de Guy Lafleur a aussi été la «piste d’atterrissage» de nul autre que l’acteur et producteur américain Michael Douglas.

L’anecdote soutire un sourire à Lise Lafleur, quand elle se met à parler de l’hélisurface qui était tant chérie par «Guy», au bout de la cour, tout près du lac des Deux Montagnes.

Il y a de cela quelques années, la veuve s’affairait à l’aménagement paysager de son terrain, quand un bruit puissant a semblé s’approcher sérieusement de leur propriété.

«Tout à coup, je vois un hélicoptère. C’était un gros modèle. J’ai dit : “Non ! Non ! Il ne va pas atterrir ici.”Quand il a atterri, tous mes pots de plantes ont revolé. J’étais découragée», raconte-t-elle, avec un brin d’exagération.

Puis, le pilote est descendu de l’appareil. Devant le regard stupéfait de la dame, il a lancé : «Guy ne t’a pas appelée?»

Et il ne l’avait pas appelée.

Pour jouer au golf

C’est alors que Mme Lafleur a appris que l’hélicoptère venait récupérer l’acteur et producteur américain Michael Douglas, gagnant entre autres de deux Oscars, dont un comme producteur, et de six Golden Globes.

La vedette de Hollywood, amie, tout comme Guy Lafleur, avec l’entrepreneur Lawrence Stroll, venait de prendre part à une partie de golf à un club situé à proximité.

«Les gardes se sont jetés pour ramasser ses valises. C’était quelque chose», se souvient Lise Lafleur.

«Ça démontrait bien comment Guy était. Il ne disait jamais non à un ami, encore moins si celui-ci avait un hélico», poursuit-elle en riant.

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