Tensions avec la Russie: «La réalité est terrible en Ukraine», raconte une journaliste
Alexandre Moranville-Ouellet
Une envoyée spéciale en Ukraine a dressé un bien sombre portrait de son passage au pays, qui vit les affres d’un conflit armé malgré une absence de déclaration de guerre.
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«La réalité est terrible en Ukraine. Les gens sont pris dans cette guerre; ou même si la Russie n’attaque pas maintenant, cette guerre est un front gelé et la violence va perdurer encore pendant des années», a expliqué la grande reporter de l’Obs Sara Daniel au micro de Benoît Dutrizac sur QUB radio, mardi.
De passage près de la ligne de front du 1er au 10 janvier dernier, elle a pu constater de près la misère qui frappe les Ukrainiens au quotidien.
«Quand j'ai visité les gens là-bas, on entend encore les bombardements au loin. Même si la guerre n'est pas encore déclenchée officiellement, ces derniers sont déjà dans un état de guerre constant», a-t-elle déploré, soulignant que ce sont souvent les plus vulnérables de la société qui sont coincés près du danger.
«Ce sont les gens les plus âgés ou encore les plus pauvres qui sont restés prisonniers de la ligne de front, coincés entre les deux camps. Il n'y a plus d'eau ni d’électricité dans les villages, et les habitants doivent se chauffer au charbon au milieu d’un froid glacial», a expliqué Sara Daniel.
Cette violence latente s’est même frayé un chemin dans les festivités du Nouvel An, auxquelles assistait la journaliste.
«Le soir, lorsqu’on est arrivés pour partager le réveillon avec les soldats ukrainiens, l’un d’eux a été tué, comme ça, par un sniper russe. Il y a énormément de tireurs d’élite embusqués de cette façon», a-t-elle raconté.